• Notre avis sur le film Grace de Monaco

     Par RN 1

     

    Il est rare pour nous de donner un avis fermement critique sur des événements précis. Mais le film Grace de Monaco a déclenché des passions, selon nous, bien inutilement.

     

    Je considère pour ma part, pénible et stérile la polémique sortie de ce film.

    J'apprécié tout particulièrement la merveilleuse Nicole Kidman, idéale dans ce rôle, et même sa non-ressemblance avec la Princesse Grace est lui aussi un choix idéal qui permet de transposer vers la fiction. En outre, son type irlandais colle comme un gant à l'origine de la Princesse Grace. L'acteur jouant le Prince Rainier est lui aussi, particulièrement excellent.

     

    Nous avons affaire à un film qui touche au coeur, et tout cinéphile aura senti que nous regardons une fiction tirée de la réalité - c'est clairement annoncé sur la bande d'ouverture.

    Quel est l'intérêt d'une fiction ? Précisément celui de sélectionner à sa guise, voire en les déformant, un ou plusieurs aspects particuliers...

    Certes, tout film américain, puisqu'il ne manque pas de moyens, devrait effectuer une complète et solide enquête auprès d'historiens et spécialistes lorsqu'il s'agit d'une histoire concernant la vieille Europe. Cela devrait même être une habitude. Cela aurait l'avantage d'être une source d'activité pour des experts de la science historique.

    Cependant, c'est bien dans ce film que l'on écoute quelques passages d'Histoire, la vraie, celle qui n'a pas été déformée par les pseudo-historiens de la plate école "documentaire"... On y entend notamment parler des Mille ans d'Histoire de la Principauté, même si la date emblématique de 1297 est citée... Voila qui est conforme à la vérité, et on attendrait la même fidélité à la grande Histoire de la part de quelques charlatans qui ne craignent pas de refaire au jour le jour, des récits qui, loin d'être parus sous le laser soupçonneux des censeurs, ont pris naissance dans le Temps même de la réalité.

     

    On ignore si réellement, le Prince Rainier, excédé par un insolent valet d'une république à trois sous et vieille de quatre ans, a véritablement frappé le représentant français. On parla de gifle. Tout-à-fait possible pour Rainier, dont le caractère n'était pas à abdiquer si l'on manquait au respect à lui porter, à lui ou la Principauté. Mais, petit clin d'oeil... les auteurs du film ont-ils bénéficié peut-être d'un témoignage certain ? Car en effet, le Prince Rainier avait pratiqué la boxe, qu'il aimait.

     

    Certes les faits ont été quelque peu exagérés par endroits, et notamment, il est exclu de prêter à de Gaulle des intentions de rattachement de la Principauté à la France. Le film aurait pu citer le rôle d'un certain jeune ministre des Finances, Valéry Giscard d'Estaing, qui joua un rôle dans les rapports sévères qui s'instaurèrent entre la France et la Principauté lors de cette crise.

    On peut rejoindre certaines des remarques de Jean des Cars, principalement celles qui concernent l'aisance réelle que possédait la Princesse Grace qui n'avait nul besoin de "leçons de maintien".

    Caractéristique de la société hypermédiatique déchaînée, que l'on n'ait pas su énoncer une critique modérée de ce film, que pour notre part, nous considérons comme excellent au-delà des inexactitudes - parfois cruelles - inhérentes à tout film historique surtout lorsqu'il évoque une monarchie, et qui sont d'ailleurs l'un des charmes du cinéma.

    Que certains spectateurs indignés comprennent que le 7° Art n'a pas pour fonction de reproduire la réalité historique, et que sans cette part de création légendaire, jamais Les Trois Mousquetaires n'auraient existé !

    Que ceux qui confondent Cinéma et documentaire télévisé font fausse route. Ils ne sont que les victimes des travers de la société télévisuelle.

     

    Il sera de bon ton enfin, pour certains, de ne pas se croire nécessairement attaqué lorsqu'on ne l'est pas, et que la meilleure attitude, quand soi-même on fait partie de la Légende... est d'y demeurer.

     

    On admirera la photo célèbre de la rencontre, celle effectuée en 1959, entre le Prince Rainier et la Princesse Grace, et le Général et Madame de Gaulle. Cliquer Ici


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  • Commentaires

    1
    philimarie
    Mercredi 21 Mai 2014 à 21:56

    J'apprécie le ton de votre avis, ainsi que vos arguments. Heureusement que vous êtes là pour vous démarquer des outrances lues ailleurs, lesquelles ne sont pas exemptes de secondes intentions. Bravo donc à vous !

    2
    RN 1
    Jeudi 22 Mai 2014 à 15:20

    Merci pour votre appréciation agréable à lire.

    Bonne journée à vous ! 

    3
    Samedi 31 Mai 2014 à 21:02
    Gen.

    Bonjour RN1,

    Désolée de  polémiquer. Mais tant pis pour les controverses. Je me trouve être à l’opposé de ton avis en ce qui concerne le film Grâce de Monaco.

    J'ai été très déçue par cette retranscription,  plus encore que je n’aurais pu l’imaginer. Globalement je l'ai trouvée extrêmement négative pour la famille Grimaldi. Pas étonnant, sur le Rocher qu’elle n'ait pas plu.

    Ni qu’elle n’ait eu bonne presse. Tu es beaucoup plus compétent que moi en matière d'histoire, donc je ne parlerai pas du fond historique que je ne connais pas, seulement j’ai été la première surprise…

    D’abord les scènes de ménage, en voilà une drôle de manière de mettre en scène un couple princier ! Je ne sais si elles sont authentiques,  mais franchement, point n’était besoin d’étaler ainsi une vie privée de discorde. Dans quel but d’ailleurs ? celui de captiver? on en reste dubitatifs. Les désaccords, la séparation, amplifiés vu que le film n’évolue que sur une certaine période de la vie du couple, sont choquants, il y avait certainement d’autres moyens pour représenter la famille princière.  Le « tu n’es qu’une actrice », est particulièrement « péjoratif ». Il s’agit d’un détail mais qui montre un certain état d’esprit de la part du metteur en scène. C’est donner une image bien commune d’un couple qui représentait un conte de fée.

    Encore une fois, j’ai vraiment été excessivement déçue et aussi par la distribution.

    Quelle erreur de casting ! l’actrice NK, tellement éloignée de la beauté naturelle de la vraie princesse Grâce de Monaco, côté botox, nez refait et gonflement des joues, dont il est difficile de passer à côté, en rapport aux nombreux gros plans d’elle dans le film, attire donc l’attention sur elle, et non plus sur Grâce de Monaco. Ce qui est le comble du fourvoiement d’un metteur en scène dans une histoire de biographie. De plus, Grâce de Monaco avait de la classe car elle était belle...

    Idem pour le Prince Rainier, les gestes de l’acteur du film, sa façon de bouger,  ressemblent plus à ceux d’un mafioso en train de fomenter un  complot qu’à un Prince de sang royal. Quant à sa façon d’aborder sa femme dans certaines scènes,  la question de la véracité se pose.

    Olivier D. n’a su faire passer ni la classe, ni le charisme, ni le conte de fée, des habitants du Rocher. Par contre, il n’a pas oublié de mettre en scène le problème du Protectorat et celui des impôts pour éloigner encore plus le Rocher de nous les Français, créant un fossé avec nos devoirs civiques qui nous sont imposés. En fin de compte il ne devait pas disposer d’assez d’éléments concrets pour étayer son film, vu la confidentialité dont le Rocher a du toujours s’entourer, d’où ce regrettable résultat : un énorme navet !

    J’ai conscience parfois de manquer de logique mais dans ce cas-là certainement pas. D’un couple royal, il est normal d’en attendre une retranscription royale, sinon honnête, mais elle est loin d’être au RV.

    Bonne soirée RN1,

    Merci de ton dernier commentaire sur mon blog.

    Gen.yes

    4
    philimarie
    Dimanche 1er Juin 2014 à 06:08

    Je comprends la critique de Gen. En effet, cela doit paraître choquant de voir le glamour d'une Cour princière mis à mal sur le grand écran. Mais, outre le fait qu'il ne s'agit pas d'un documentaire, il convient de signaler qu'aucune Cour, royale ou princière, n'est un conte de fées. Il s'agit tout de même d'un espace de Pouvoir ! Les dorures ne peuvent nous faire oublier les terribles enjeux en oeuvre dans un palais. Certes, en public, la bienséance exige une affiche bienheureuse, consolatrice, encourageante. Et nous savons que cela est en soi, déjà, une pénible servitude. Être Roi ou Prince n'est pas de tout repos ! La servitude assumée royalement est un fardeau porté pour le bien du peuple, mais, bien sûr, elle ne manque sans doute pas d'avoir quelque impact sur les relations personnelles intra-muros. Enfin, j'imagine ...

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