• Réserves au sujet des analyses Cassiman sur l'ADN Bourbon

    Les conclusions par analyses qui réfutent l'authentification de la Tête d'Henri IV ne peuvent exister qu'avec beaucoup de "si". Alors que l'étude de l'ADN et de ses processus est une science encore en recherche d'elle-même.

    Régulièrement, de nouvelles "familles" sont découvertes, ces nouveaux groupes sanguins de référence, (haplogroups) dans lesquels on reconnaît un ensemble de population, et qui viennent combler les lacunes d'une connaissance dont on ne sait, finalement, à peu près rien. Il suffit par ailleurs d'observer les péripéties des laboratoires scientifiques se livrant à des luttes d'intérêts, par exemple dans la recherche de "Premiers hommes", pour relativiser tout cela.

    Ici, la logique des analyses et comparaisons récemment effectuées se comprend, pourvu qu'on souligne que le sujet d'étude est différent ! Le sujet d'origine, la Tête, enjeu des analyses effectuées sur trois princes descendants d'Henri IV et sur une comparaison en ligne féminine entre la mère du roi Henri et le petit Louis XVII par sa mère Marie-Antoinette, cet enjeu  n'est pas directement traité sinon par la négative et en déplaçant le sujet de l'étude.

    On ne peut objectivement affirmer que la Tête ne peut plus être attribuée à Henri IV. La présence d'inconnues dans le train des propositions logiques de cette analyse ADN par le Pr. Cassiman est aussi grande, bien plus grande même dans les derniers résultats, que dans ceux de 2010.

    (paragraphe à reprendre) Dans la proposition initiale de l'Equipe Charlier, bien que très large, soit elle était exacte, et demeure valide, soit elle est inexacte, ce que semble indiquer l'analyse Cassiman, il semble alors évident que la fourchette utilisée en 2012 par le laboratoire catalan a été trop large, argument évoqué par l'équipe Cassiman, même si le groupe d'identification est totalement différent dans les deux analyses. Mais il n'existe pas de preuve formelle directe qu'il ne s'agit pas de la Tête du roi, par les analyses récemment effectuées, et l'exclusion du résultat de l'an dernier ne s'effectue que sur cette base.

     

    Il ne faut pas oublier que les résultats scientifiques doivent se baser sur des données historiques suffisantes, et s'insérer, sans les contredire, dans leur cadre, et que, selon Philippe Delorme qui a obtenu tous ces résutats et qui se veut le concepteur d'une nouvelle méthode d'analyse historique (nous y reviendrons), ils n'ont de sens que de cette façon.

     

    Le Dr. Charlier, de son côté, a indiqué que les analyses effectuées par le Pr. Cassiman et son équipe rencontrent une possibilité d'erreur (un non-paternité) s'élevant jusqu'à 41% compte-tenu du nombre considérable de générations convoquées, et bien sûr sans intention le moins du monde, de heurter qui que ce soit, mais seulement en avançant les données statistiques officielles, donc déjà établies. Cela renvoie vraisemblablement à la prudence nécessaire dans l'annonce de résultats scientifiques comportants variables et inconnues.

    Cela illustre une idée personnelle, que l'expression scientifique (au sens large), lorsqu'elle est livrée au public avec transparence, entraîne une nécesssaire déperdition du sens que l'on voulait lui donner, et surtout, que la transition par les médias occasionnera des coupes sombres.

     

    Autrement dit, la comparaison, peut-être hasardeuse à l'origine, mais logique, entre le sang d'un inconnu et celui d'une Tête présumée appartenir à un inconnu, vaut aussi pour les contradicteurs, et ce, sans besoin d'invoquer l'hypothèse que les trois Bourbon vivants ne seraient pas généalogiquement des Bourbon. Il existe forcément des réponses que l'on ne connaît pas encore.

    Le Professeur Cassiman, bien qu'il soit convaincu du caractère évident pour lui que la Tête n'est pas celle du roi, cède à la facilité dans la démonstration en déclarant que, dans l'analyse de 2012, "ils ont employé l'ADN du sang, potentiellement de Louis XVI, pour identifier la Tête, alors que nous apportons des arguments que ce sang n'appartient pas à Louis XVI, et donc que ça ne sert à rien de l'employer pour identifier la Tête..." Logique étrange quelque peu reconstruite.

     

    On ne donne pas non plus de réponse à l'élément qui comportait le plus d'intérêt dans le résultat ADN de l'équipe Charlier, et il est double : l'identité entre le sang et la Tête, bien que semble-t-il, répondant à un facteur très vague, mais surtout, l'intervalle identique du nombre de générations entre ces deux échantillons, et Henri IV et Louis XVI.

     

    Or les conséquences qui semblent être tirées à partir des résultats annoncés semblent reposer sur une logique en trépied mais pour l'instant celui-ci est bancal.

    On peut seulement dire, si l'on prête foi aux dernières analyses, qu'on obtient de manière certaine que Louis XIV et son frère Philippe d'Orléans ont un même père. Pour nous, les résultats sur l'ADN mitochondrial semblent plus aléatoire.

     

    [On ne comprend pas pourquoi Philippe Delorme suggère d'analyser de nouveau le Coeur de Louis XVII, puisque même l'ADN mitochondrial de ce Coeur avait été réalisé en l'an 2000 par le même Professeur Cassiman. Pourquoi les comparer aux derniers résultats, si ceux-ci sont définitivement certains ?]

     

    Nous devons conserver pour l'instant une totale réserve devant, moins ces résultats eux-mêmes que devant leur transposition sous forme de conséquences, lesquelles doivent être formulées de façon prudente, et se garder de toute conclusion hâtive.

    Il existe en effet des intérêts importants dans cette affaire, dépassant la seule personne du Bon Roi Henri, et même toutes les conséquences éventuelles parmi les descendants des branches issues de lui. Pour l'instant nous n'en dirons pas plus.

     

    D'autant qu'existent de solides contestations à apporter à l'étude historique de Philippe Delorme qui elle-même attaque, outre l'authenticité de cette Tête, l'étude historique de MM. Charlier, Gabet et Belet.

    En effet, une partie des informations apportées depuis trois ans par le Dr. Charlier, ainsi que dans son livre, écrit avec le journaliste Stéphane Gabet, Henri IV. L'énigme du roi sans tête (voir ci-dessous) n'a pas semble-t-il été prise en compte par Philippe Delorme, dans son livre La mauvaise tête d'Henri IV, contre-enquête sur une prétendue découverte. Il est vrai que, d'après son auteur, ce dernier livre était prêt depuis la fin de 2012, et que sa parution attendait le résultat des analyses, et doit-on supposer qu'il était impossible de reprendre la rédaction de ce livre ?

    Si bien qu'on a l'impression d'un choeur coordonné pour le contre-temps : les annonces des sceptiques se manifestent en dehors des arguments officiels présentés, et finalement le public ne peut apprécier les informations dans le bon temps.

    C'était déjà le cas en 2011, lorsque l'examen des images superposées avait été rectifié après une erreur : cela n'avait pas entraîné de réaction positive chez les opposants de l'authentification.

    Philippe Delorme a balayé trop rapidement des données historiques fournies par Philippe Charlier et par Stéphane Gabet.

     

    A la réaction du Pr. de Kisch, nous répondons qu'au contraire, il est invraisemblable que l'on puisse ignorer le principe sur lequel se fonde un rapport scientifique, qui s'apparente presque génétiquement du point de vue de la forme, à un rapport administratif !

    Indiquer, dans le cas de la Tête, en observation n° 1, qu'il s'agit d'une personne de sexe masculin ; puis ensuite, l'observation que l'on était en présence d'un homme d'âge adulte, (et mâture je crois) est naturel, et indispensable.

    Il existe des procédures à remplir, qu'il s'agisse d'un rapport scientifique de haut niveau donc celui d'une analyse médico-légale, ou de n'importe quel rapport administratif, et même jusqu'au constat d'accident et on pourrait l'étendre à presque toute activité logique, car c'est obligatoire !

    Nous avons observé des rapports similaires effectuées par d'autres paléopathologistes : le principe est le même, et consiste chaque fois à n'éluder aucune des plus simples données d'observation avant de procéder à des observations plus poussées.

    Il faut comprendre aussi que ces élements s'insèrent dans une logique statistique, qui met en jeu des éléments de plus en plus précis jusqu'au reserrement.

    La combinaison statistique met en phase des éléments relatés s'insérant dans une chaîne pertinente. Autrement dit chaque élément, non seulement est indispensable à la bonne lecture d'un rapport et pour satisfaire les obligations de forme, mais il a une importance et elle n'est pas anodine.

    Et cette chaîne ressemble en mathématiques en tout à une suite ordonnée de facteurs.

    Je renvoie à ma remarque personnelle plus haut, sur les données offertes au public, dont il est si facile de leur faire porter toute sorte de déformation, de plaisanterie facile, ou dépravation de l'esprit, seul exercice dont soit alerte la présente société.

    Non, c'est invraisemblable que l'éminent Pr. de Kisch n'ait pas aperçu cela !

     

    Sur ces résultats ADN, de nouveaux articles tès prochainement.

    Lire aussi, le livre de Philippe Charlier et de Stéphane Gabet :

    Réserves au sujet des analyses Cassiman sur l'ADN Bourbon

    Et par ailleurs :

     

     

    La contre-expertise historique de Royauté-News réfutant l'étude de Philippe Delorme va être publiée sous quelques jours.