• Lieux, place, et discernement

    La Rédaction

     

    Le même thème décliné deux fois ces jours-ci.

    Le titre d’un article du Salon Beige, parvenu à notre connaissance, où un prêtre indique que les Musulmans et la Franc-Maçonnerie ont en commun de détester l’Église. Lu à grande vitesse, nous n’avons pas noté son nom, mais ce soir on indique au rédacteur de cet article, que l’Abbé Pagès, dont il est question ensuite, connaît vraiment très bien l’Islam ; serait-ce lui ? Nous le saurons vite, et dans ce cas une note sera ajoutée demain dans cet article.

    Ce qui amène deux remarques de notre part.

    La première, c’est la surprise, car à notre connaissance ceux des pratiquants de l’Islam qui émettent un avis au sujet des Chrétiens, le font en mentionnant les Chrétiens, sans distinguer l’Église en particulier, de la masse des Chrétiens.

    Qu’elle soit exacte ou non, cette affirmation à vérifier, reste selon nous un mauvais angle d’attaque.

    Ou alors, l’inconscience de la masse Catholique, car il s’agit plus précisément des Catholiques, est telle, et là, nous partageons cette évidence, que l’exemple donné de cette détestation partagée par ceux d’Islam et la Franc-Maçonnerie, chercherait à sortir de leur aphasie les Catholiques... Bonne chance alors. Cela s’expliquerait d’autant que sur un tel organe cité plus haut on s’adresse à un lectorat très-très à Droite sinon adroit.

    Il faut savoir qu’à travers ses divers organes, la Franc-Maçonnerie gangrène plus particulièrement les tranches les plus à droite des Droites politiques...

     

    Le second exemple, c’est l’Abbé Pagès expliquant ces jours-ci que l’on ne devrait pas célébrer à l’église les obsèques de Gérard Collomb, franc-maçon. Et de citer un article du Canon... etc. Ces obsèques ont été célébrées aujourd’hui par le Cardinal Barbarin.

    S’il est vrai qu’on ne peut être Catholique et Franc-maçon, il faut apporter deux remarques encore.

    La première, est que le fait de citer un article du Canon est à la fois ultra-réducteur, et témoigne d’esprit pharisien. Et aussi, source de confusion.

    Ultra-réducteur, car ce n’est pas en raison de dispositions canoniques que l’on doit former son attitude, que l’on soit Catholique ou non d’ailleurs, c’est-à-dire, ici, non-croyant.

    C’est parce que, pour tout amateur vrai de morale, - au grand sens large ! - comme, sur un autre versant, pour tout amateur de Vraie démocratie dans le bon sens non dévoyé de démocratie... qu’il faut demeurer totalement étranger à la Franc-Maçonnerie. Et pas parce que c’est marqué dans le Code... Tout en demeurant humainement ouvert, et poli dans les échanges s’il en survient.

    La seconde, est que dans le cas d’un personnage public, s’il est franc-maçon, ce n’est pas toujours comme directement Catholique, qu’il souhaite parfois des obsèques à l’Église, mais comme ayant conservé une certaine ouverture, voire plus. Et quelquefois, beaucoup plus. Chez d’autres, ce sera par souvenir et attachement d’avoir eu des habitudes de pratique chrétienne dans l’enfance. Chez d’autres, parce que le lien avec la foi catholique, subsiste seulement dans les grandes occasions de l’existence : baptême, mariage, funérailles. Chez d’autres, ou une partie des mêmes, être "enterré à l’église" demeure, comme chez un très grand nombre, une pratique de piété familiale, ou de tradition tout court... 

    Eux aussi, ont des familles !

    Oui, passer à l’église, ça se fait. Même chez eux, du moins chez certains.

    Cela fait encore partie des "convenances"... Surtout à Lyon. Depuis, au XIXe siècle, les obsèques en grande pompe à Notre-Dame de Paris du Maréchal Magnan sur ordre de Napoléon III. Maréchal se trouvant être, par la nomination du même, et donc en quelque sorte préposé par le pouvoir pour la contrôler, Grand-Maître de la Franc-Maçonnerie, à cette époque unitaire.

    Ce sont les seules occasions où ils entendent une parole dûment chrétienne et correctement prêchée, dans les lieux d’où elle émane d’abord... Veut-on les interdire ? Nous ne le croyons pas.

    C’est avant le grand moment, de la dernière scène, qu’il faut être ferme et constant à rappeler que les constitutions qui animent l’Église et la Franc-Maçonnerie quelque soit sa forme, ne sont pas compatibles.

    Inutile à notre sens, de mettre de l’huile sur le feu ni la rejouer à la Don Camillo... Ça ne profiterait qu’aux haîneux, aux haîneux primaires, et il en existe encore... et aux autres.

     

    Aussi, qu’on le veuille ou non, les édifices cultuels appartiennent à l’État en raison de lois fort inadaptées, et ses services doivent se faire souvent tirer l’oreille pour effectuer les petites réparations... Les églises appartiennent à l’État, même si le culte qui y est rendu appartient librement à l’Église. 

     

    Il existe un No man’s land dans l’Église, depuis quelques décennies, et qui touche à plusieurs questions. Celle des ambiguïtés d’une partie de l’Église, dans l’Histoire récente, relativement à la posture définie vis-à-vis de la Franc-Maçonnerie, a connu quelques petits sauts de lapin. Ce sujet est à la fois complexe et épineux, et ce n’est pas ce soir que nous l’aborderons. D’autant plus que le modeste rédacteur n’a pas encore dîné.

     


    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :