• Les diatribes de Thiers contre la famille royale

    La Rédaction

     

    Voici le texte d’une affiche rapportant des passages d’un discours de Thiers à la Chambre.

    Nous proposerons de revenir dans quelque temps, examiner ces propos et, plus généralement l’attitude de Thiers et de son camp.

    On se contentera d’apprécier le fait que, (3ème paragraphe), ce n’est pas l’invasion étrangère qui aura mis à bas le gouvernement de juillet mais la révolte populaire devant la faillite de ses orientations libérales et ploutocratiques. Elles sont les ancêtres directs de la faillite actuelle, plus particulièrement engagée dès les années Pompidou malgré les apparences de prospérité économique d’alors, et dont on recueille aujourd’hui les presque ultimes soubresauts.

     

     

    LES

    Bourbons

    Jugés par M. Thiers

    _________

     

    Oui, cette dynastie est étrangère pour la France, non pas depuis vingt, trente ans, mais depuis plus d’un siècle. Depuis plus d’un siècle, elle a cessé d’être associée à nos mœurs, à nos désirs, à nos vœux : elle s’en est au contraire éloignée, elle s’est enfermée dans un palais au milieu des désordres pour y maudire le génie de la France et ses progrès ; retrouvant quelques vertus sous Louis XVI, c’est cependant encore sur l’étranger qu’elle s’est reposée. La France a commis une grande faute, elle lui a rendu des titres en lui infligeant des malheurs épouvantables. Ces titres sacrés du malheur c’est encore par l’étranger qu’elle les a fait valoir. Quinze ans lui ont été donnés pour se rapatrier dans nos mœurs, dans notre esprit, pour se rapatrier en quelque sorte avec nous : elle est restée étrangère à nos avances, elle a fini par un parjure. Qu’elle reste donc dans le sein de l’étranger qui est plus sa patrie que la France. Ce n’est pas nous qui l’a lui avons faite, mais c’est la destinée des Stuarts, qui a été, qui sera toujours la sienne.

                       (Bravos unanimes, sensation prolongée).

     

    Qu’il me soit permis d’ajouter quelques mots sur les moyens mêmes dont cette cause réprouvée se sert pour rentrer sur le sol de la France ;  les moyens sont dignes de la cause. Il y en a trois qu’elle emploie sans cesse audacieusement, et dont la preuve est partout : l’invasion étrangère, la guerre civile et l’anarchie.

                                            ( marques d’assentiment).

     

    . . . . .       elle reconnaît que l’invasion étrangère peut seule renverser le gouvernement de juillet. Voilà sa pensée : elle est allée assiéger toutes les cours de ses intrigues ;  heureusement elle n’y a trouvé que le dédin1 qui était dû à des princes qui avaient joué le sort du monde et l’ordre social en Europe.

    . . . . .  Jamais un gouvernement qui a ces trois moyens à son usage ne sera celui de la France.

     

                   ( Moniteur universel). - Compte rendu 

                                   de la séance du 5 janvier 1833.

     

    1. Tel quel sur l’affiche.

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