• La maison royale d'Italie aujourd'hui, situation dynastique

    La Rédaction

    Avant de rapporter et de commenter séparément demain ou au cours de cette semaine l'essentiel des propos que vient de tenir Aimone de Savoie, héritier de la maison de Savoie Aoste et d'Italie, le 1er avril, - déclarant que la monarchie ne reviendra pas en Italie -  faisons le point sur la situation actuelle de la maison royale.

    Au passage, le titre de Prince de Venise porté par Emmanuel Philibert est une aberration. Passe encore que ce titre, octroyé par le dernier roi à son petit-fils ait été porté durant sa période de première jeunesse, voire durant son adolescence.

    Il n'est pas indifférent de relier cet aberration, même si elle n'en est pas la cause, à l'affaiblissement continu en matière d'influence de la famille royale en Italie, et voilà où conduit l'aventurisme en matière de droits royaux. Dans cette matière, la famille d'Orléans est hors concours, mais l'étroitesse des liens qui l'unissent à la famille royale concerne la branche d'Aoste et cette approximation n'aurait donc pas dû se rencontrer dans la branche de Victor Emmanuel. Le titre de Prince de Venise n'appartient pas à la maison de Savoie mais à la famille qui détient aujourd'hui la succession de ce titre.

    Il est peu compréhensible que Victor Emmanuel n'ait pas exigé que son fils cesse de porter un titre qui fait figure d'intrus dans la famille royale et son association, bien que théorique, avec celui de Prince de Piémont, - ce dernier n'est pas mis en avant alors qu'il est pourtant celui de l'héritier de la famille de Savoie - est une autre incompréhensible anomalie. Cependant, pour nous elle participe de l'anéantissement des cohérences, ou pour le dire différemment, de l'abandon d'une attitude ferme quant au rôle que père et fils auraient dû maintenir ou affirmer vis-à-vis du peuple italien.

    La succession dans la famille royale d'Italie

    La position de RoyautéNews est claire : aujourd'hui il existe deux branches séparées et distinctes dans la maison de Savoie.

    Rien ne peut présumer un doute au sujet des droits imprescriptibles de la branche d'Aoste.

    Le chef de la famille royale est et reste Victor Emmanuel.

    S'il ressort de la tourmente survenue au cours de la première décennie du siècle, que rien ne permet de remettre à présent en cause la position principale de Victor Emmanuel, comme chef de famille et possesseur des droits, qui résident encore aujourd'hui en sa personne et celle de son fils Emmanuel Philibert, on ne saurait s'appuyer sur cette position pour déduire que la branche d'Aoste ne serait pas déjà en situation de détenteur des droits de la famille royale.

    Il semble en effet, même si depuis plus d'une décennie, l'expression du différend n'a subsisté qu'en sourdine, au point que l'on ait pu croire à l'abandon des prétentions du Duc d'Aoste, - entre temps, étant devenu manifeste, que la venue d'un héritier mâle d'Emmanuel Philibert devenait improbable, cette improbabilité dessinant l'extinction naturelle à venir des droits dans la branche aînée et aboutissant par voie de nature à les voir revenir à la branche d'Aoste - il n'en est rien quant au fond, de ces prétentions, qui demeurent bien qu'atténuées. 

    Au plus fort de la tourmente traversée par Victor Emmanuel, Amedeo avait considéré par exemple que la détention des Ordres royaux était incompatible avec les graves ennuis de son cousin avec la Justice, et que plus généralement l'honneur de la maison Royale était en cause. Ce qui l'avait conduit à se proclamer Duc de Savoie, proclamation soutenue alors par notre Site qui constatait une situation fondée, reconnaissait cette situation, et constatait en outre que l'acte d'Amedeo constituait un précédent fondateur et concluait en termes dynastiques spécialisés que le Prince venait de constituer, dans l'espace dynastique de la famille, une nouvelle branche, la branche de Savoie-Savoie.

    La fin de ces ennuis, rappelons-le pour mémoire, avait été annoncée par RoyautéNews plus d'un an avant que la Justice italienne abandonne finalement tout grief contre le chef de la maison de Savoie.

    Cependant une situation originale s'était formée au sein de la famille royale. Les antécédents judiciaires de Victor Emmanuel ayant depuis longtemps compromis la réputation de la famille royale d'Italie, et l'absence de geste politique constructif du père comme du fils n'ayant fait que contribuer à l'éloignement de toute la famille d'une position d'influence et de recours.

    La nature des choses évoquée ci-dessus aurait pu ou aurait dû déboucher vers une entente renouvelée et solide entre les deux branches, le Prince Emmanuel Philibert, père avec la Princesse Clotilde de deux filles, n'ayant pas à l'heure actuelle d'enfant mâle.

    Les amateurs de belles histoires diront qu'un mariage futur devrait réunir les deux branches et noyer leur différend. Mais nous ne sommes plus aux temps où l'on escomptait à coup sûr un futur mariage, encore moins ceux où on le concluait très en avance et sans l'avis des intéressés. Et si ce mariage se produisait cependant un jour entre les deux branches, cela ne règlerait pas complètement la question notamment pour les monarchistes italiens.

     

    Le Prince Amedeo de Savoie, Duc d'Aoste en compagnie de sa seconde épouse la Princesse Silvia

    La maison royale d'Italie

     

     


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  • Commentaires

    1
    TR
    Mercredi 3 Avril 2019 à 13:21

    "L'unification italienne" s'est accompagnée de tant d'horreurs, dont les séquelles demeurent en Italie et ailleurs, que je n'arrive pas à considérer qu'il puisse y avoir une couronne italienne "légitime".

      • Mercredi 3 Avril 2019 à 22:10

        Cela est vrai du point de vue moral, on ne peut admettre ces conditions dans lesquelles tout cela s'est produit, ne serait-ce que sous l'angle des Ordres, cité dans l'article, qui évoque la catholicité des Savoie, base de leur dynastie.

        S'il est difficile aujourd'hui d'imaginer l'Italie d'avant l'unité italienne, inséparable des Savoie, cette monarchie pourtant jeune a atteint son vieil âge en un temps record avant d'être politiquement balayée. On peut s'interroger, malgré le lien historique séculaire de la dynastie avec l'Italie, sur le manque d'assises du régime proprement dit, qui était en réalité une république.

        Ce qui rend moralement illégitime la couronne italienne des Savoie est de d'être appuyée sur des forces radicalement opposées à l'Église, et la remarque se place en dehors d'un pour ou d'un contre dans la question d'unifier l'Italie ni dans celle de la suppression des États de l'Église.

        On ne peut que regretter que l'on n'ait pas trouvé la sagesse d'organiser plus tôt et autrement, cette unité.

         

         

         

    2
    TR
    Jeudi 4 Avril 2019 à 22:08

    C'est aussi tous les crimes contre son propre peuple! Les massacres et la terreur qui ont accompagné cette conquête, et qui font encore l'objet d'un mémoricide (selon le mot si parlant de Reynald Seycher) ne permettaient pas de considérer ce royaume comme autre chose qu'un nouvel Akkad, malgré la légitimité de ses rois sur le Piémont et la Sardaigne.



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