• Silence dans les champs  -  Nicolas Legendre

     

    Silence dans les champs   -   Nicolas Legendre

    Arthaud  ;   12 avr. 2023  ;    352 p.;     20€.

    Silence dans les champs  -  Nicolas Legendre

     

    « C’est pas la Corse ici. On te tue pas. C’est plus subtil. C’est sournois. La peur… »

     

    Depuis les années 1960, le « système » agro-industriel fait naître des empires transnationaux et des baronnies rurales. Il crée des usines et des emplois. Il entraîne la disparition progressive des paysans, l’asservissement de nombreux salariés de l’agroalimentaire, l’altération des écosystèmes et la généralisation de la nourriture en boîte. Il s’impose au nom de la realpolitik économique et de la foi dans une certaine idée du « progrès ». Il prospère grâce à la bienveillance, l’impuissance ou la lâcheté des autorités. Il engendre ses propres mythes, capables de façonner durablement les mentalités. Il enrichit considérablement une minorité, alors que certains se contentent de survivre grâce aux subventions ou doivent s’estimer heureux parce qu’ils ont un travail. Il fait taire des récalcitrants à coups de menaces, de pressions, d’intimidations, de calomnies ou de sabotages. La violence est son corollaire. Le silence, son assurance-vie. Comment le définir ? « Féodalité », répondent les uns. « Esclavage moderne », disent les autres. « Oligarchie » ou « mafia », jurent certains... Enquête au long cours jalonnée de témoignages saisissants, Silence dans les champs est une immersion glaçante dans le principal territoire agro-industriel de France : la Bretagne.

     

    RoyautéNews : Le terme de féodalité utilisé par certains est impropre. Ceci mis à part, cet ouvrage correspond à une réalité rencontrée sans doute en d’autres régions (peut-être sous une forme atténuée), et dans d’autres domaines où sont impliqués les verrous du Système, notamment les élus locaux. Reprocher aux autorités cet état de fait, oui, mais bien d’autres acteurs en sont complices, et dans des secteurs ou des applications auquels les autorités n’ont pas directement accès et c’est heureux... L’une des grandes erreurs est de toujours recourir à l’État. Or, c’est bien l’État qui pense, soutient et organise les innombrables espaces mafieux, ou gentiment abusifs, en des situations innombrables. Y compris dans ce que dénonce à juste titre l’auteur. Le système (avec un petit "s") est à revoir, et ne peut l’être qu’en démontant tout le Système, et cette tâche ne pourra être dévolue à aucun intervenant, ni effectuée sous la pression d’idéologies qui recrutent.

    Notre "recette" est intentionnellement sibylline...

    Nicolas Legendre est journaliste au Monde et issu du monde paysan.


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :