• Le rendez-vous de 1981 ou la raison historique d'Henri, Comte de Paris (1908-1999)

     

    Le rendez-vous de 1981 ou la raison historique d'Henri, Comte de Paris (1908-1999)

    Paris-Match en 1950. Le Comte et la Comtesse de Paris.

     

     

    Fin 1980, début 1981, certains en France, appartenant à ce que l'on pourrait appeler la frange sans doute l'une des plus classiques de la société, croyaient qu'il était temps de changer, de trouver une ouverture pour sortir de la voie conduite sous ce septennat finissant. Ils étaient des catholiques, souvent attachés à certaines idées. Certains avaient été favorables à l'Algérie Française, d'autres, animés d'un sentiment royaliste. Tout semblait les disposer ailleurs qu'à cette ouverture, et pourtant, ils convenaient qu'il fallait essayer autre chose. 

     

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    Un rappel devenu traditionnel dans nos colonnes ! Le site n'est pas royaliste. Nous informons - entre autres - sur les questions des familles royales et - hors de nos sympathies propres et indépendemment choisies - nous ne servons aucune cause particulière, mais sinon servir la seule objectivité. 

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    Un article était prévu depuis longtemps qui devait paraître quelque part ou ici, qui s'appellerait "La raison historique du Comte de Paris". Il n'était pas urgent. Mais un livre, consacré aux relations de l'ancien Comte de Paris et du Président Mitterrand, (merci à Noblesse et Royautés), et paru avant-hier : "La rose et le lys", est l'occasion d'effectuer ces quelques remarques, réservant pour plus tard d'autres considérations fondamentales sur l'état, le rôle et la place des différentes branches Capétiennes.

     

    Cet article appartient à l'Histoire des idées. Il ne s'agit pas d'un article d'opinion.

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    Le but de cet article est d'évoquer le choix du Comte de Paris en 1981, et de dénoncer cette erreur colossale par absence de jugement, qui consiste à comparer ce choix avec des soutiens plus récents de sa famille. 

     

    Henri d'Orléans a toujours mis en avant les principes des idées monarchiques - celles d'avant, qui s'appuyaient sur une solide doctrine. L'une d'elles est la conscience sociale, l'un des fondements de la doctrine royaliste. Dire ceci, esquisse déjà la suite.

     

    Sa grande réussite aura été de les faire entendre. En effet son existence a toujours manifesté l'idéal de la cause monarchique, tout en l'incarnant. Ces deux victoires sont autrement plus longues, plus sereines, plus engagées en idéal, que toutes les occasions que certains, avec leurs avis inconséquents, se plaisent à lui reprocher, selon le cas, de ne les avoir pu saisir ou de les avoir suscitées.

     

    Je tiens à dire ici à quel point, non seulement sont opposées, mais radicalement incomparables, les deux situations, celle de 1981 d'avec des aberrations plus récentes. Il ne s'agit pas d'une question de camp. Il ne s'agit pas non plus d'idéologie. Le choix de l'ancien Comte de Paris en 1981, et l'attitude fin 2006 et au début de 2007, avec l'actuel Comte de Paris. Que leur position n'est pas un simple relevé d'antipodes. Rien n'est comparable, en effet, entre la situation et les hommes, de 1981 et ceux de 2007. Avancer plus loin équivaudrait à sortir de l'objectif fixé par cet article. Insistons seulement qu'il ne peut s'agir en rien d'une question de balance, que l'enjeu ne résidait pas plus en choisir alors un camp déterminé, que ce serait aujourd'hui de s'obstiner à se leurrer de mots.

     

     

    De là, quelques données permettent d'éclairer les choses. 

     

     

     - Il n'était plus possible à certains catholiques de continuer à apporter leur participation aux directions prises : nous ne les détaillerons pas. Certains considéraient que dès 1974, on les avait trahis alors que leurs voix avaient contribué au suffrage obtenu.  

     

    - Le choix du Comte de Paris se trouvait en phase avec une partie du royalisme, conduite par Bertrand Renouvin, appelant pour François Mitterrand et qui fut premier à s'être présenté pour les idées royalistes en 1974. 

     

    - Proche autrefois des idées de Mendès et partisan de la décolonisation, il pouvait se retrouver en la personne de de Gaulle, ou dans les idées de François Mitterrand.

     

     - La grande figure toujours mise en avant par le Comte de Paris fut toujours celle de la seule monarchie qui soit : éloignée des questions de parti-pris, éloignée surtout des régimes des nantis fût-elle siffler à certains, cette notion, à leurs oreilles.

     

    Fidèle à la définition exercée longtemps par les Orléans et superbement montrée par toute sa vie, le Comte de Paris s'était tenu dans un seul rôle, et en l'occurence en 1981, s'il prenait part à la société publique de l'époque, il ne le pouvait que d'après un esprit correspondant à la nature monarchique. 

     

     - On ne saura jamais dire assez, pour l'histoire du septennat français de 1974 à 1981, combien le président d'alors vit s'éloigner beaucoup qui lui avaient été favorables. Tous ceux-là rencontraient un écho favorable dans l'attitude du Comte de Paris.

    Toutes ces raisons fournissaient une justification abondante.

     

    Il avait autrefois sondé Valéry Giscard d'Estaing, l'avait invité dans sa propriété du Cœur-Volant, mais comprenant qu'il ne serait pas son homme. Sans attache avec lui, il a su voir au contraire quel président se profilait avec François Mitterrand. 

     

    En se prononçant pour François Mitterrand, le Comte de Paris permit de mettre la monarchie en phase avec les temps puissants d'une époque, et l'Histoire lui démontra qu'il avait raison, de cette raison historique du Comte de Paris. L'ère qui allait s'ouvrir, loin de voir arriver les chars russes, verrait la continuation de principes sûrs, sans désagrégation de la société, avec entre autres le soin apporté à son armée, et à l'extérieur, verrait rapidement la fin soudaine et renversante du bloc de l'Est.

     

    La raison historique du Comte de Paris fut celle de donner une passe à la monarchie, lui permit de l'associer ainsi à travers lui, avec la réalité, ce qui n'arrive pas si souvent, et loin des errances idéologiques d'une grande part du royalisme au XX° siècle, et les rattrapant de la sorte

     

    Il disait, au sujet de François Mitterrand, que ce dernier serait le dernier des Capétiens. De fait, il laissait entendre que l'esprit monarchique s'arrêterait peut-être avec lui. On ne pouvait pas lui donner tort.

     

    On peut dire d'ailleurs qu'Henri fut un véritable roi. On peut regretter qu'il n'ait pas continué durant les vingt ou trente dernières années de sa vie. Incarnation véritable, elle n'a pas continué ensuite. Mais son action restera la référence.

     

    En 1981 et dans ce choix historique, le Comte de Paris fut totalement dans son rôle, et sans doute, pour la plus importante fois de sa longue expérience, il aura pu marquer un long sillon qui demeurera dans l'histoire de la royauté française, et bien que celle-ci soit coupée. Mais l'esprit de la monarchie, lui, subsistera.

     

     

      Article en lien  * Livre : François Mitterrand ; le dernier des Capétiens ( le lien n’est plus valide )

     

    La seconde partie de cet article sera publiée au fil des semaines à venir.

     

    Cet article avait été classé à une période indéfinie dans une rubrique Histoire des idées, histoire sociale

     


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 8 Janvier 2012 à 09:47
    "Bon dimanche!" - Avec les Lapins Crétins...
    bonne journée
    bisous+++
    2
    Mardi 10 Janvier 2012 à 07:41

     

    Bonne journée Cerisette !

    Très grandes bises !

     

    3
    Mercredi 11 Janvier 2012 à 15:11

    j'avais déjà noté que ce blog n'était pas sectaire.... autrement je n'y serais pas....

    4
    Mercredi 11 Janvier 2012 à 21:03

     

    Bonsoir Annie !

     



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