• V° République : 60 ans pour en arriver là

    La Rédaction

    Le Figaro du jour ne mâche pas ses mots. Il s'agit même d'une bombe.

    S'appuyant sur un sondage Odoxa pour Le Figaro et pour France Info, le quotidien annonce en grand titre de Une : La V° République fête ses 60 ans sur fond de doute. « Les Français ne plébiscitent plus le régime instauré en 1958 par de Gaulle. Ils ne sont que 44% selon un sondage Odoxa pour Le Figaro et France Info, à se dire attachés à la V° République. »

    L'éditorial d'Yves Thréard, plus bas sur la 1ère page, s'intitule Défiance. Un passage en exergue : "Une majorité de Français est lassée par la course à l'Elysée". Tous ces mots, peut-être plus que des chiffres se suffisant déjà à eux-mêmes, sonnent plus encore qu'un réquisitoire. Hier, dans ses colonnes, décrivant le scénario Collomb, le quotidien rapportait les paroles d'un conseiller de l'Elysée qui évoquait "une fin de règne" ! alors que nous en sommes encore au début de l'ère Macron.

    Faut-il le dire, quand les médias font comme si cette évidence leur échappait ? La régime actuel ne repose nullement sur les institutions voulues par le Général de Gaulle. Ni dans la forme, ni encore moins, dans l'esprit. On s'obstine à ne pas l'admettre alors que cela a pourtant déjà été admis... L'adoption du quinquennat, avec sa rigidité, a été le dernier acte d'un nouveau régime qui n'a pas osé dire son nom.

    François Hollande vient de proposer la suppression du poste de premier ministre... Pour illustrer à quel point est profonde la débâcle morale des humanistes républicains... Sur la même ligne que Sarkozy, qui poussait à la roue pour imposer le régime présidentiel à l'américaine, le tout dans la ligne hyperlibérale.

    Rappelons-nous notre article du 20 juin qui rappelait le sondage témoignant d'une ligne continue persistante des Français qui, peut-être plus qu'un roi, veulent autre chose que le discours flétri de « la République ». Alors, bien sûr, on pense automatiquement au roi... Mais il faut vraiment ravaler la façade.

    Si les Français veulent se ressaisir, mais d'ordinaire ils aiment à attendre le moment où la moisissure est vraiment très étendue, voire lorsqu'il est trop tard.

    La République a trahi depuis longtemps, sinon depuis le début, la V° République de de Gaulle, mais aussi tous les acquis moraux si durement obtenus ; 60 ans d'efforts pour en arriver là.

    Certains Français (ils aiment tellement se tromper...) pensent encore à une VI° République... Ceux-là, on ne peut rien pour eux, pour l'instant.

    La monarchie doit se jouer bientôt, dans un temps très proche, et que d'ores et déjà la question d'une monarchie doit déjà être posée dès maintenant, dans un débat national serein et non précipité.

    Il va de soi qu'un phrase doit dire que la monarchie envisagée ne peut qu'écarter toute formule qui ne serait qu'une république déguisée (Orléans) avec tous ses vices. Sortir de la république, c'est sortir de la compromission !

     

    Il faut maintenant un projet, net, clair et articulé. Beaucoup ont été déjà ébauchés et parfois, chez certains royalistes, ont été dessinés avec soin certains contours, mais limités à leurs préoccupations et leurs habitudes, et ils ne répondent pas aux besoins de l'univers pratique.

     

    Nous allons, ici, désormais définir, avec ceux qui voudront y contribuer, pour les Français l'essence de la monarchie de l'avenir. Et pour qu'il en soit acté.

     

    V° République : 60 ans pour en arriver là


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  • Commentaires

    1
    TR
    Jeudi 4 Octobre 2018 à 20:45

    Il faut dire que depuis de Gaulle cela va de mal en pis. Le costume est manifestement trop large pour des présidents sans envergure (surtout les derniers), avec des pouvoirs nettement supérieurs à ceux des rois de France.
    Mais on dirait que les Français continuent d'avoir une mauvaise opinion de la monarchie (en particulier, de la monarchie à la française, si équilibrée). Sans doute à cause des mensonges qu'on lit encore dans tant de manuels scolaires, de revues de vulgarisation...

      • Vendredi 5 Octobre 2018 à 20:07

        Les a priori sont tenaces mais si la base en est faite par la propagande scolaire et celle des manuels, on doit quand même pointer que la mésentente et l'inorganisation des groupes royalistes " de garde" y est pour beaucoup...

    2
    Catoneo
    Vendredi 5 Octobre 2018 à 09:56

    L'ouverture (en terme rugbystique) est une monarchie raisonnée, non transcendée d'emblée, pour laquelle il faut construire un modèle nouveau sans ignorer non plus les acquis des penseurs d'Ancien Régime. Cela prend du temps mais je note de légères inflexions dans la pensée dominante du microcosme royaliste, section des réalistes, bien aidés en cela par le silence doctrinal des princes qui sont dans une position de détenteurs de "bons russes".

    J'ai la conviction que les Français reviendront à raison après avoir été déclassés dans trop de domaines par un régime à courte vue qui fait des coups puis renverse sa politique au profit de la nouvelle clientèle électorale issue des urnes.

    La démocratie d'étage régalien est un concept pour le débat philosophique, d'application ses inconvénients l'emportent. Par contre aux étages subalternes, elle est un puissant moteur des sociétés humaines mais c'est justement là qu'elle est refusée dans les faits par les pouvoirs centraux qui ficellent le mandat municipal de fortes contraintes procédurières et confinent l'opinion dans des campagnes électorales d'où elle ne peut sortir. La monarchie doit garantir les libertés basses. Demander à Jean Lassalle ce qu'il en pense.

      • Vendredi 5 Octobre 2018 à 20:45

        Même la notion de subsidiarité, bien que vue de façon différente, a fait carrière à travers les héritages épars des grands politiques, puisqu'elle a été inscrite par VGE dans la Constitution européenne de 2005 et même si elle n'est pas véritablement mise en pratique par les instances européennes. En tous cas une trace en existe à un tel échelon, à travers les racines philosophiques monarchistes d'un de Gaulle et d'un Giscard, et même f'un Mitterrand.

        Les Français attendent effectivement qu'on leur tienne enfin un discours sain, qui ne changent pas chaque semaine, et qui se vérifie dans les actes concrets d'une amélioration à l'échelon individuel.



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