• Une autre histoire de la Renaissance - Didier Le Fur

    Une autre histoire de la Renaissance - Didier Le Fur

    Perrin ; 383 p.;15 février 2018 ; 22€.

    Présentation officielle : La France, au XVIe siècle, se serait réveillée après une longue nuit, le Moyen Age, pour embrasser avec éclat et gourmandise la modernité. La civilisation française, avec ses us et coutumes, son élégance et son esprit, était née. Si depuis quelques années les historiens ont largement nuancé cette vision simpliste, ils ont convenus de la réalité de la révolution culturelle qu'aurait été cette Renaissance du XVIe siècle.
    Il reste pourtant un fait incontestable : si le joli tableau brossé à coup d'affirmations et d'exemples pris çà et là depuis deux siècles peut effectivement faire illusion, les auteurs de cette peinture ont effacé ou oublié, pour fabriquer cette féérie, une foultitude des personnages, d'évènements et d'idées. Les hommes du temps n'avaient en réalité rien de progressiste, bien au contraire. Les nouveautés, qui occupent une place très secondaire, ne touchèrent qu'une toute petite minorité de privilégiés.
    C'est donc à une redistribution des rôles que ce livre est consacré, afin de proposer une autre réalité de la Renaissance française, celle que la majorité des individus vécurent, celle qui faisait leur quotidien. L'auteur montre notamment qu'il ne s'agissait alors pas d'inventer un monde nouveau, mais bien de rétablir une splendeur passée, un âge d'or où les hommes vivaient en harmonie, épargnés des fléaux bien réels de l'époque : les guerres, les épidémies et les famines.
    Bref ; que le désir d'un retour à un passé fantasmé l'emportait sur la conviction de vivre un grand bond en avant. Une remise en perspective salutaire servie par une plume exemplaire.

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  • Commentaires

    1
    TR
    Samedi 24 Février 2018 à 18:39

    "Les nouveautés, qui occupent une place très secondaire, ne touchèrent qu'une toute petite minorité de privilégiés."

    Pas complètement tout de même.

    Jusqu'à l'imprimerie, de nombreuses paroisses ne disposaient que d'un missel d'autel et de quelques éléments de patristique. L'imprimerie a permis de diffuser, par exemple, la Vulgate (Bible traduite en latin par saint Jérôme) ou la Bible historiale (traduction en français de la Vulgate, illustrée et commentée, qui circulait déjà depuis longtemps mais en nombre très réduit tant qu'elle est restée manuscrite).

    Aussi, la fin de la prohibition des armes à feu (que l'Église avait réussi à maintenir pendant quatre siècles, jusqu'à ce que les Suisses la violent!), en raison de la perte d'influence de l'Église, a eu des répercussions sur le petit peuple, souvent victime des guerres qui ont pris alors de plus grandes dimensions.

    Enfin, la Réforme, dont on n'ose guère évaluer le nombre de victimes.

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