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Par RoyautéNews le 3 Décembre 2009 à 14:32Patrick Voillot est un spécialiste bien connu de la recherche des pierres précieuses à travers le monde. Cet aventurier a atteint en Septembre de cette année un lieu mythique, qu'il avait déjà approché en 2007 : la mine de Kuh-I-Lal au Tadjikistan, perchée dans les montagnes du Pamir à 3500m d'altitude, pour un périple qu'il faut finir à pied.
Si des mines de spinelle sont connues (Birmanie, Sri Lanka, Brésil, Afghanistan, Thaïlande et... New Jersey !), ce que cherchait Patrick Voillot en particulier était la mine d'où avaient été extraits les plus beaux spécimens, ayant orné les bijoux royaux en Orient et en Occident.
Aimée des Grands Moghols, cette pierre différente du rubis mais souvent confondue avec lui, se présente sous diverses variétés de teintes déclinées du rose au pourpre.
Son nom de spinelle, car sa couleur évoquait aux Chrétiens le sang tombant de la couronne d'épines, dérive du mot latin spina, épine.
Le spinelle orne la Couronne Impériale Britannique, après que le roi Henri V l'ait portée sur son casque. Il s'agit du célèbre joyau nommé "Le rubis du Prince Noir". Il a servi à la couronne des tsars, Catherine II souhaitant la plus belle couronne d'Europe, ayant fait surmonter une couronne de diamants d'une "pierre d'une valeur inestimable acquise en Chine au XVII° siècle par un ambassadeur russe". Le trésor des Romanov comportait un grand nombre de ces joyaux.
Spinelles, le "Côte de Bretagne" et le "Louis XIV", joyaux de la couronne de France, ceux du collier de Tamerlan, propriété de la Couronne anglaise...
Au Tadjikistan, les pierres ne se vendent pas et sont considérées comme emblème national. "Terminé, du moins officiellement, le commerce du spinelle fut pourtant florissant, notamment au temps de Marco Polo : Les pierres suivaient la route de la soie, remontant vers Samarkand, ou descendant vers Chiraz et Ispahan" explique Patrick Voillot..
Le 30 Novembre 2009, Sotheby's a mis en vente à Londres une centaine d'objets provenant du trésor des Romanov, dont les héritiers ont décidé de se séparer : entre autres 60 étuis à cigarettes et boutons de manchette en or et argent, incrustés de pierres précieuses, signés Fabergé et Bolin. Estimation : 2 millions d'euros.
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