• Primat des Gaules

    La Rédaction

    "Plus haut dignitaire de l'Église de France" : cette expression revient dans beaucoup d'articles citant la mise en cause de Mgr Barbarin. Cette exagération est un double anachronisme, mais sert-il le dessein de ceux qui, de concert, profitant des nombreuses affaires de pédophilie, veulent convoquer un désaveu, qu'ils voudraient fatal, de l'Église dans les esprits?

    Paradoxalement la mentalité insupportablement irresponsable d'un grand nombre d'ecclésiastiques aura pu été dénoncée par un mouvement visiblement organisé qui, se greffant sur la juste requête des victimes, vise à atteindre l'Église. On essaie par exemple, au milieu de la confusion relancée par l'affaire Weinstein, de raccrocher à l'horreur de la pédophilie, des cas comme celui du nonce à Paris, qui, s'ils étaient vérifiés, n'ont strictement rien à voir avec elle.

    Dans le cas de Mgr Barbarin, c'est l'Église qui devient victime dans une affaire curieuse, même si l'archevêque de Lyon a "péché" par défaut de lucidité pastorale et de lucidité tout court. Il devait écarter le prêtre incriminé et ouvrir lui-même une enquête interne, puisqu'il ne voulait pas le dénoncer. On a l'impression d'une affaire fabriquée tout exprès pour abattre Mgr Barbarin, sans doute parce qu'il représente un symbole chez ceux qui regardent l'église de loin et sans la connaître. Ceux qui veulent que les responsables écclésiastiques soient d'abord "des citoyens", justiciables et soumis aux lois, comme certains d'entre eux l'ont exprimé sur des antennes. D'autres, laissant entendre que l'Église, qui n'a jamais modifié sa vision de ce que doit être le clergé, devrait y consentir pour faire face et apporter des réponses concrètes à la pédophilie... (célibat des prêtres...)

    Mais ces intentions, et les opérations certainement concertées de mise à jour, "étrangement" synchronisée des scandales, (livre Sodomia  publié dés le départ en vingt langues, l'affaire du nonce, le film d'Ozon sur les écrans, qui d'ailleurs ne rencontre pas de succès, et reportage sur les abus sur des religieuses) vont finir par se retourner contre leur dessein, parce que, pour l'Église, c'est le tournant de vérité. Les fidèles ne veulent plus de cette situation de pédophilie.

    L'insondable aveuglement des ecclésiastiques se sera vérifié tristement dans ces multiples affaires, et il se vérifiera longtemps en d'autres domaines.

    Nouvelle erreur de Mgr Barbarin : il ne devait pas démissionner, d'autant qu'il compte faire appel. Et si cette démission est refusée par les autorités du Vatican (ce n'est pas le Pape qui à l'ordinaire étudie les demandes de démission ; il décidera certainement dans ce cas très particulier et parce que Mgr Barbarin est cardinal, mais après avis de la curie), le Saint-Siège sera exposé à de vives critiques.

     

    Mais revenons à la question du Primat. Sous l'ancienne Église, d'avant Concile, le Primat des Gaules n'était depuis très longtemps qu'une dignité honorifique et une survivance sans effet. Depuis le Concile, il n'est, encore moins, que la survivance d'une survivance.

     

    Primat des Gaules


  • Commentaires

    1
    TR
    Dimanche 10 Mars 2019 à 00:03

    Il s'agit clairement d'une condamnation politique.
    Ce n'est pas lui qui avait eu les échos de cette affaire, mais son prédécesseur Mgr Decourtray, à une époque (fin des années 80, début des années 90) où la presse se faisait encore l'écho de manifestes pédophiles, et où les condamnations de criminels pédophiles n'ayant pas commis "d'autre" violence physique que des actes sexuels étaient rarissimes.

    Est-ce qu'on a déjà vu condamner, en France, un chef d'établissement scolaire ou, encore plus improbable, un recteur d'académie, pour des crimes pédophiles commis par un enseignant? Alors même que nombre d'entre eux les ont couverts! Pareil pour n'importe quelle autre organisation.
    Mgr Barbarin n'est pas condamné comme délinquant ou criminel, il est effectivement condamné comme représentant de l'Église catholique.

      • Dimanche 10 Mars 2019 à 22:20

        Effectivement, et une grande majorité perç oit qu'il y a dans cette affaire un coup destiné à atteindre l'Église parce qu'elle est l'Église.

        Mais on doit regretter que les responsables catholiques soient toujours dans l'angélisme, à ne jamais percevoir les sujets d'importance alors qu'il y a peu, l'Église se faisait fort de tout rapporter à l'actualité du monde...



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :