• Les funérailles du Duc de Bauffremont

    La Rédaction

    Les enfants, petits-enfants, et une partie au moins des arrière-petits-enfants du Duc de Bauffremont étaient là. Bauffremont, Pontac, Chabot, Rohan-Chabot, Marie-Liesse, et son époux Eudes d'Orléans, ainsi que les descendants des sœurs du défunt, entourés d'un grand nombre de parents et d'amis. La famille Légitimiste emplissait l'édifice pour cet adieu.

    La Princesse Françoise de Bourbon Parme, Princesse de Lobkowicz, représentait la maison de Parme.

    Etaient présents, Le comte de Beaumont-Beynac, président des œuvres hospitalières françaises de l'Ordre de Malte ;

    les membres de l'équipe du Duc d'Anjou, ainsi que les membres du conseil d'administration de l'Institut de la Maison de Bourbon, avec M. de La Rozière.

    Les funérailles de celui, en France, qui peut être dit le Premier Chrétien, allusion à l'une des devises des Bauffremont, Dieu Ayde au premier Chrétien, ont été célébrées ce matin à Saint-Roch, à Paris. C'est à cela que nous pensions, ces jours-ci, jusqu'à ce matin, ainsi qu'à la vieille et émouvante légende des Bauffremont, Plus deuil que joye.

    Mais au contraire c'était une autre dimension qui vivait là, et ce qui fut sensible est que ces funérailles avaient dépassé l'heure de la peine, pour entrer dans la joie, avec celui qui lui-même venait d'y entrer.

    Une émotion certaine, mais contenue, et déjà les chants annoncés, ainsi que la lecture et l'Évangile, marquaient un cérémonie tournée vers la joie, vers la Lumière.

    Le premier signe, était l'avancée de ce simple cercueil de bois blanc, escorté par les célébrants, au nombre de sept au moins, et parmi eux, les deux petits-fils prêtres du défunt.

    Le mot d'entrée du principal célébrant rappelait que le Duc de Bauffremont avait reçu,  « en plus de la mission de sainteté et celle de famille, communes à tous, deux autres missions lui avaient été dévolues, et qu'il n'avait pas choisies. La première, de conduire l'Institut de la Maison de Bourbon (1). La seconde, qui lui fut confiée par le Prince Xavier de Bourbon Parme, de présider après lui le mémorial de France à Saint-Denys.»

    Le Premier Épitre de Saint Paul aux Thessaloniciens ; le Psaume 26 ; l'Évangile de Jésus-Christ selon Saint Jean ( 14, 1-6).

    Peu après le début de la cérémonie, le soleil se levait sur Paris et apportait de la clarté en hauteur au transept.

    Très vite, en son homélie, le principal célébrant évoquait « une cérémonie simple, mais en même temps solennelle », et on peut la qualifier simplement de royale, en une église fondée par Louis XIV et qui renferme, outre Le Notre, la sépulture de plusieurs membres de la famille royale.

    Il décrivait « l'âme trempée... le tempérament de feu, du défunt. Sa passion, presque immodérée pour la Nature. » Et il évoquait sa bonté, sa courtoisie, dont nous pouvons dire qu'elle était légendaire. Et cette cérémonie associait en même temps la défunte épouse du disparu, Sibylle de Chabannes. Ajoutant que la douceur était venue sur le tard, après la disparition de celle-ci, tempérer son caractère direct.

    Et de dire que toute sa vie, « il aura été un inconditionnel de la Sainte-Vierge-Marie, et qu'il aura « récité toute son existence, chaque jour l'Angelus.»

    Aussi, on pense à la force avec laquelle son rénovateur a relancé le Légitimisme, rappelant celle du buffle, un des animaux du bestiaire des Bauffremont.

    Et de dire que, sur le cercueil avait été posé le dernier crucifix que Marie-Antoinette avait vénéré au Temple.

    Que, de Saint-Denis, avaient été apportée les reliques des deux fondateurs du diocèse de Paris, Saint-Denis et Saint Eleutère.

    Les deux principales décorations du défunt, le Saint-Esprit, la Toison d'Or.

    Et de rappeler les grandes choses qui auront façonné l'existence du défunt. La famille, cellule de base de la société, qui aura eu une importance primordiale pour lui.

    Que, de sa noblesse, il n'en tirait vanité ; « car il savait que tous, nous avons été tirés de la même glaise ». Mais qu'elle lui donnait le devoir de servir la France. Et de rappeler les soixante ans d'action du Duc de Bauffremont pour la France. 

    A d'autres moments de la cérémonie il aura été rappelé que c'est à vingt ans (quasi) qu'il avait reçu la mission de porter la parole de l'aîné de la maison de Bourbon, Jacques Henri.

    A été lu le message d'hommage à son cousin du Prince Louis de Bourbon, associant son épouse Marguerite et leurs enfants, en  « apportant à sa famille le soutien de (leurs) sentiments affectueux ».

    Après la messe, un hommage, parfaitement construit et délicat d'un ami de longue date et compatriote lorrain de Jacques de Bauffremont, à la demande de son fils. Il rappelait la proximité de Beaufremont, du village de Sainte-Jeanne d'Arc. Il rappelait qu'un ancêtre des Bauffremont était à Crécy, en 1346. Et il décrivait les dates essentielles de la carrière de son ami. Ces dates, chacun les connaît, elles sont essentielles dans l'Histoire récente du royalisme et de la maison de France. Sa présidence de l'Institut de la Maison de Bourbon ; mais avant, le dépôt du reliquaire de Saint-Louis à Saint-Denis, en 1954 si ma mémoire est bonne ; Et quelques détails des célébrations extraordinaires de 1993, que personnellement nous ignorions ; sans la présence du moindre personnage officiel français; mais avec l'Ambassadeur des États-Unis ! ; les CRS emportant très vite sur des camions les fleurs innombrables déposées par les 50 000 personnes venues rendre hommage, sur la Place de la Concorde, sur le lieu où la tête de Louis XVI avait roulé à 10h, deux cents ans plus tôt ; afin qu'il ne reste aucun signe, aucun témoignage, comme il n'existe sur la place même pas le moindre petit rappel, inscription, ou plaque. Le dépôt du cœur de Louis XVII à Saint-Denis, en 2004... etc.

     

    A la fin, le chant de l'Ave Maria, inattendu et émouvant, puis celui de Notre-Dame de l'Espérance, (Espérance, n'est-elle pas la devise des Bourbons ! achevait avant l'absoute brièvement commentée par le fils du défunt, Charles-Emmanuel de Bauffremont, cette cérémonie. Vraiment, celle-ci aura été toute louange.

    Avant le très long moment du défilé des condoléances à la famille.

    La dépouille a maintenant rejoint, pour l'inhumation dans l'intimité familiale, la sépulture des Bauffremont, à Scey-sur-Saône.

    La vigueur du Légitimisme, legs de Jacques de Bauffremont, se mesure à la ferveur exprimée ce matin par l'assistance d'une pleine église.

     

    1. C'est-à-dire, la Légitimité, depuis 1946, l'IMB sera créé en 1973, et présidé à partir de 1976 par Jacques de Bauffremont.


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