• La famille de Bourbon-Siciles : une double revendication

    Par La Rédaction de Royauté-News

    La famille de Bourbon-Siciles est une maison royale qui a régné sur le royaume des Deux-Siciles. Elle est issue d'un fils de Philippe V d'Espagne, Charles VII, devenu en 1735 roi de Naples et de Sicile. Un fils de ce dernier, Ferdinand, lui succéda sur le trône de Naples et celui de Sicile, et après la tourmente révolutionnaire il retrouva ses Etats et devint en 1816 Ferdinand Ier, roi des Deux-Siciles.

    Près d'un siècle plus tard, en 1900, le chef de la maison royale est Alfonso, Comte de Caserte. Le royaume a été absorbé par l'Unité Italienne, réalisée en 1860. Son héritier est son fils aîné Ferdinand, Duc de Calabre, déjà père de deux filles. Son second fils, Carlo, Prince des Deux-Siciles, renonce alors à ses droits en prévision de son mariage, l'année suivante, avec l'Infante Maria de las Mercedes, héritière du royaume d'Espagne. Cette renonciation lui était dictée par l'impossibilité que soient réunis les trônes des Deux-Siciles et d'Espagne, or ce mariage avec la soeur du roi Alphonse XIII, non encore marié, l'appelait à assumer à travers ses futurs enfants la succession d'Espagne.

    Cette renonciation fut acceptée par son père, le chef de la maison royale, par son frère aîné, l'héritier, par les autres membres de la famille et acceptée par l'Espagne(1) qui lui offrait la nationalité espagnole. Il devenait l'année suivante, grâce à son mariage, Infant d'Espagne.

    Par cette renonciation, c'est son frère cadet, Rénier, qui devenait le second dans la succession. Il était le grand père du Duc de Castro (notre article précédent)

     

    En 1960, à la mort de Ferdinand, chef de la famille royale et qui n'avait pas laissé de descendance masculine vivante, le fils aîné de Carlo, Alphonse déclara que la renonciation de son père n'avait plus de signification. Il prit le titre de Duc de Calabre et se déclara chef de la maison des Deux-Siciles.

    La plupart des maisons royales refusèrent cette revendication, mais elle fut soutenue par la suite, (1983) par le Duc d'Anjou et de Cadix, aîné de tous les Bourbons, et par le roi d'Espagne, Juan Carlos.

    Cette situation fut la source de cette double revendication au sein de la famille de Bourbon-Siciles. Cette situation perdure, malgré une réconciliation des deux branches conclue en 2014. Nous étudierons demain cette situation.

     

    (1) A ce sujet voir la réponse sous le commentaire.


  • Commentaires

    1
    TR
    Vendredi 1er Juillet 2016 à 22:45

    Si "la revendication de l'aîné" a été soutenue, c'est tout simplement parce que la renonciation, purement liée à la couronne espagnole, s'était trouvée sans objet à la naissance d'un héritier d'Alphonse XIII.

    Je n'ai pas les connaissances nécessaires pour savoir si c'était à juste titre, mais je n'ai jamais lu, non plus, d'argument approfondi pour réfuter ce jugement.

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Samedi 2 Juillet 2016 à 01:38

    Chacune des branche a eu le tort de ne pas comprendre la position de l'autre, et la mésentente personnelle, comme l'ont déjà supposé des commentateurs, a figé la situation.

    La naissance d'un héritier d'Alphonse XIII est survenue en 1907. Mais la contestation par Alphonse n'est venue qu'en 1960. On voit facilement que ce revirement avait une autre source qu'une filiation issue d'Alphonse XIII. En outre, l'héritier incontestable qu'était Ferdinand, qui venait de mourir, avait toujours désigné Rénier comme son successeur. Outre ces constatations, un élément décisif doit intervenir : l'invocation avancée par Alphonse en 1960 ne figurait pas dans l'acte de renonciation.

    Précisons aux autres lecteurs un contenu de l'article disant "(cette renonciation fut) reconnue par l'Espagne", ce n'était qu'une formule trompeuse de l'article car l'Espagne n'a pas exigé cette renonciation, et n'aurait pas eu d'avis à émettre sur cet acte provenu de l'initiative de la maison des Deux-Siciles.

    Pour compléter ce que vous écriviez hier au sujet de l'avis commun émis par le Duc d'Anjou et de Cadix et de Juan Carlos, déjà le Duc d'Anjou et de Ségovie avait soutenu "la branche espagnole", donc celle d'Alphonse.

    Mon avis personnel, qui n'engage pas les autres à la Rédaction, est que cet acte de renonciation était inconsidéré car non seulement il n'était ni nécessaire ni indispensable, une seule obligation, (sans rapport avec la Pragmatique de 1759) ayant été demandée, la renonciation de la nationalité sicilienne de Carlo, et enfin parce que cette renonciation ne faisait intervenir que des éventualités multiples : les principales, pures hypothèses, qu'Alphonse XIII ne se marierait pas, n'aurait pas de descendance masculine s'il se mariait, que l'héritier des Deux-Siciles, jeune et déjà marié, n'aurait pas de descendance masculine... S'il faisait bon marché de leur capacité en s'appuyant sur des éventualités peu naturelles bien que possibles,  Carlo se fondait aussi sur celle, voulue certaine, que lui aurait une descendance masculine. Cet acte a été conclu de façon légère, même s'il faut dire qu'il a été effectué à la demande du Comte de Caserte. Si ce dernier avait ses raisons, (elles étaient d'ordre politique ; cette raison a été citée par Marlene Koenig que vous connaissez) l'imprécision aveugle de cette renonciation demeurait une erreur de mon point de vue.

    L'idée que vous soulevez : était-ce à juste titre ? ou pour le dire autrement, cet acte était-il valide, repousse indéfiniment l'analyse. Un acte fondé sur des suppositions, qui lésait en outre, d'une certaine manière, les descendants de Carlo ou du moins, une partie d'entre eux, était-il valide ? La question reste sans fond. 

    Réponse effectuée par RN 1.



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :