• L'énigme Maria Stella Chiappini

    Par RN 1 et RN 2

    Cet article qui avait été programmé et attendu par nos lecteurs, prend place ce soir dans un relief particulier, depuis le rebondissement annoncé mercredi dans l'Affaire de la Tête et qui sollicite plus généralement la descendance des rois Louis XIII et Louis XIV. D'après les auteurs des dernières analyses, et entre autres constatations relatives aux divers descendants, il est exclu que la famille d'Orléans puisse avoir fait l'objet d'une rupture par substitution d'enfant. Nous vous livrons tel quel l'article annoncé, qui n'est bien entendu pas affecté par l'annonce de ces dernières analyses.

     

    Note par RN 1 - Je considère pour ma part qu'il ne peut y avoir de doute quant à la filiation des Orléans. L'affaire Maria Stella Chiappini cependant, est troublante.

    Très récemment, j'avais crû trouver une piste qui anéantissait la consistance de l'énigme Chiappini. J'ai dû déchanter mais le principe demeure exact. (première partie, et plus bas, en bleu).

    Puis RN 2, dans sa vision des choses, ne connaissant que sommairement et de mémoire les détails de l'affaire, et dont nous avons discuté brièvement à cette occasion, ouvrait de fait plusieurs solutions conjointes et réalistes (dans la deuxième partie).

    Enfin, tout en ayant étudié les bases de cette affaire, je suis parvenu à une possible explication, d'autant plus solide par les pistes et grâce auxquelles j'ai pu songer, qui se trouve en troisième partie, conjointement à ces pistes de RN 2 qui entr'ouvrent véritablement l'énigme. 

     

    Les faits résumés :

    En Avril 1773, naissait Maria Stella Chiappini, en Italie, à Modigliana, où son père était geolier.

    Elle épousa Lord Newborough, mort en 1807, auquel elle donna deux fils. Puis elle se remaria avec un russe, le Baron Sternberg (Ungern).

    Avant de mourir, en 1820, son père lui révèle par écrit un échange d'enfants lors de sa naissance. Il a confié le garçon que sa femme avait mis au monde, à un personnage français de haute naissance, du moins, de qualité, le Comte de Joinville, qui lui-même lui confie sa fille venant de naître.

    Cet échange, connu de la population, provoque un scandale et le personnage doit être délivré par la force publique, du monastère voisin où il s'est réfugié avec sa femme et le garçon échangé.

    Maria Stella obtient en 1824 du tribunal ecclésiastique de Faenza (en Italie) la rectification de son état-civil, qui mentionne alors : fille des époux Joinville.

    Se basant sur le fait que le Duc de Chartres (père du futur Louis-Philippe) utilisait le titre, plus discret, de Comte de Joinville lors de ses voyages en Italie, (le titre de Prince de Joinville appartient à la maison d'Orléans), Maria Stella avait conclu que ses parents n'étaient autres que le Duc et la Duchesse de Chartres. Il s'ensuivait aussi que Louis-Philippe, alors, n'était pas leur fils. D'après cette théorie, les Orléans n'étaient plus des Orléans, sauf sur le papier.

    André Castelot a pu prouver dans l'un de ses ouvrages que le Duc de Chartres, même s'il aurait pu venir en Italie au Printemps, ne pouvait être revenu à l'Automne pour raccompagner sa femme en France. Par ailleurs, la Duchesse de Chartres ne semblait pas manifester de grossesse, en Février, lorsqu'elle fut reçue dans une loge, devant se présenter en tenue très simple.

     

    Nouvelles perspectives.

     

    I/  J'avais découvert l'existence d'un militaire, sans rapport avec la famille d'Orléans, vivant dans les années 1820 : le Comte de Joinville. Marié, il était Colonel, (ce qui indiquait en outre un certain âge, environ cinquante ans ou plus en tenant compte des critères d'avancement de carrière de l'époque) et Aide de Camp du Duc de Bourbon.

    Il était possible de supposer, de façon très vraisemblable, qu'il aurait eu un père, déjà dans l'entourage du Prince de Condé, (le père du Duc de Bourbon) : dès lors, possédant une habitude des affaires de haut niveau et de leur conduite (par exemple à un poste d'Aide de Camp ou à n'importe quel autre poste), et pouvait être considéré, à l'étranger, comme un personnage très important.

    Je savais que le Colonel, de son côté, ce qui ne changeait rien, pouvait être le titulaire, dont on a la trace, d'un titre de comte de Joinville [datant la Restauration, donc vivant à la même époque ; le père ou le grand-père de ce titulaire pouvait déjà avoir été connu ainsi au 18° siècle; ] ce qui permettait d'orienter l'énigme vers un semblant d'explication.

     

    II/   RN 2 : "Louis-Philippe est né le 6 octobre 1773 à Paris, et Maria-Stella Chiappini le 16 avril à Modigliana. Je ne vois pas comment on aurait pu "couvrir" pareille différence de date. Louis-Philippe est nécessairement né à la date indiquée, je ne sais pas si sa naissance a été publique mais la grossesse de sa mère, forcément ! Quant à Maria-Stella Chiappini, elle n'a jamais affirmé, à ma connaissance, que la date de sa naissance était fausse. Elle s'est bornée, à mon avis, à répéter ce que son père lui avait écrit (qu'elle était la fille de quelqu'un se faisant appeler comte de Joinville et de son épouse, de passage dans la ville) et à extrapoler sur l'identité réelle de ce "comte de Joinville". Je pense qu'elle était sincère, mais il est certain que son extrapolation était erronée. J'avais toujours pensé que ce nom de "comte de Joinville" était un nom de fantaisie, cachant un couple adultérin dont la fuite avait pu être cachée plus tard, par exemple.

    Mais votre information ouvre de nouvelles perspectives !" (voir 1)


    Puis : "Si c'était une fugue adultérine, ce pouvait être un souverain important. Par exemple, imaginez le grand-duc ou le prince souverain de X, ayant secrètement pour maîtresse la comtesse de Y dont le mari jaloux est absent, elle réussit à cacher sa grossesse puis va accoucher, accompagnée de son amant, à Modigliana où il compte des appuis.
     

    Il se trouve qu'au moment de la naissance, le geolier Chiappini vient de perdre un bébé mort-né. Ils procèdent à l'échange et la maitresse croit avoir perdu son enfant, et peut aller l'enterrer et envisager de continuer sa relation avec X. C'est du roman mais cela paraît une hypothèse plausible parmi d'autres (si l'enfant est mort, X n'a pas intérêt à l'avouer devant une foule en délire de crainte d'être accusé de l'avoir tué)."
     
    1  [ Mais l'hypothèse que j'avais soulevée, en principe s'effondrait : Maria Stella, comme elle l'indique dans le livre qu'elle fit publier, avait reçu la visite d'un Colonel de Joinville, dont le titre datait de 1815... et qui ne comprenait rien à cette histoire. ]
     
    La remarque fait à l'époque par la famille d'Orléans, indiquant qu'à l'époque concernée elle était la seule à pouvoir porter le titre de Comte de Joinville, n'était pas fondée. Quelques familles illustres, françaises ou non mais très peu nombreuses, pouvaient utiliser légitimement ce nom. D'autres familles, très modestes, avaient effectivement pour nom celui de Joinville, associé à leur nom plus personnel. L'usage courant était alors, dans certains cas, de porter le titre de comte. Parmi ces dernières, il ne se trouve pas une qui ait eu une position suffisante pour bénéficier d'appuis politiques, sauf, peut-être, un personnage, un petit diplomate, mais il semble qu'il se trouvait aux Iles. (à compléter pour l'explication de ce paragraphe)
     
     
    III/  La Comtesse Camilla pouvait très naturellement avoir une liaison avec le personnage français important ou pris pour tel.
    Cela expliquerait les réticences extrêmes du Comte Borghi, plus tard, lorsque Maria Stella lui demanda des renseignements.
     
    Au pire, s'il s'agissait bien du Duc de Chartres dans le personnage important, Louis-Philippe viendrait alors d'une liaison de son père, mais resterait un Orléans. Que les Orléans soient bien des Orléans est une chose que je crois personnellement.
     
    Cela aurait expliqué l'affection de Camilla Borghi pour Maria Stella durant ses quatre premières années qu'elle passa près d'elle avant que Chiappini et sa famille partent s'installer à Florence.
     
    Cette hypothèse est largement plus solide que la théorie émise par des auteurs, que Chiappini aurait eu une liaison avec Camilla Borghi... De l'aveu de Maria Stella, Chiappini était assez peu doué de séduction pour   en théorie compenser son état.
     
    Camilla Borghi attendait alors un enfant.
     
    D'où, on aurait été en présence de deux couples, celle du personnage important accompagné de sa liaison, comme dans la suggestion de RN 2, et le couple formé par une liaison de Camilla Borghi avec un homme que l'on ne connaît pas, mais cet homme pourrait aussi être celui appelé Joinville.
     
    Parmi les hypothèses possibles et vraisemblables, et il faut les envisager toutes, qui concerneraient les Orléans, se trouve celle où il s'agit du Duc de Chartres, venu avec son épouse, en villégiature, tandis qu'elle attendait le futur Louis-Philippe qui naîtra au mois d'Octobre. Ce que l'on sait est que le couple Joinville logeait au Palais communal, face à la résidence des Borghi mais non chez eux.
     
    Survient une substitution : elle peut provenir d'un échange organisé par le Comte de Joinville (peu importe, Orléans ou quiconque empruntant ce nom), pour celle avec laquelle il aurait une liaison. On fait croire à celle-ci que l'enfant qu'elle a mis au monde est mort (voir cas plus haut) en lui présentant un enfant mort-né au foyer Chiappini.
    Cet enfant serait Maria Stella.
     
    Cette substitution peut aussi être envisagée pour la Comtesse Camilla Borghi, et dans le cas où elle était, ou non, la maîtresse du Comte de Joinville, et elle pouvait aussi l'avoir été. En tous cas, il semble que le Comte de Joinville ait eu un lien d'amitié au moins avec la famille Borghi.
     
    Il faut aussi envisager le cas où, par amitié, le Comte de Joinville fournit grâce à Lorenzo Chiappini, un enfant à Camilla Borghi si celle-ci est en peine alors qu'elle aurait perdu un enfant; un enfant légitime, ou un enfant adultérin. Il se peut aussi qu'avec l'aide toujours du même Comte de Joinville, qu'elle ait confié un enfant adultérin, caché à son mari. Dans ce dernier cas, il aurait pu exister un échange croisé entre un enfant (garçon ou fille) de Camilla, et un enfant (dans ce cas, Maria Stella) née d'une liaison du Comte de Joinville avec une personne X, comme vu plus haut.
     
    Dans le cas où le Comte de Joinville n'est pas un Orléans (le Duc de Chartres) , il se peut aussi qu'il s'agisse d'un échange effectif de deux enfants vivants afin de permettre un héritage.
    Cette raison n'est de mon point de vue pas plausible dans le cas d'un souverain ou d'un de ses parents proches, et elle ne tient pas dans le cas des Orléans, pour l'héritage des Bourbon-Penthièvre. Cet héritage ne pouvait pas échapper aux orléans même si une fille était née au lieu du futur Louis-Philippe, et par ailleurs, la naissance d'une fille n'aurait retardé que l'arrivée ultérieure d'un garçon, si toutefois il avait été exact que l'héritage comportait une condition de venir à un garçon.
    Comme on le voit, les possibilités sont nombreuses.
     
    Il faut envisager également la possiblité que cette affaire ait été inventée par l'un des frères Chiappini. L'un d'eux, avocat, s'entendait fort mal avec Maria Stella. Il aurait alors fabriqué la lettre du père Chiappini, ou la lui aurait fait écrire lorsqu'il ne possédait plus toutes ses facultés, ou encore, lui aurait fait signer une lettre dont le contenu était différent (car Maria Stella avait reconnu formellement la signature de son père officiel). Car c'est par une lettre de son père que Maria Stella avait appris l'existence d'un mystère sur sa filiation.
     
    J'espère ne pas avoir oublié  d'autre cas possible, ayant terminé à l'instant cette partie de l'article déjà prêt.
     
    Par RN 1 et RN 2
     
    Le sujet n'est pas clos et pourra être complété.

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 13 Octobre 2013 à 08:35
    Edmée De Xhavée

    J'aime beaucoup ces mystères intrigants dont on ne retire rien d'autre, souvent, que le charme de l'intrigue. Il y a une histoire semblable qui circule au sujet du roi d'Italie qui aurait été substitué par le fils d'un boucher... ...

    2
    Mercredi 16 Octobre 2013 à 02:11

     

    Bonsoir Edmée !!!!

    Merci de ton avis. Je ne connais pas cette histoire...

     

    Très grandes bises et à très bientôt !

    3
    ancel@inwind.it
    Lundi 17 Janvier 2022 à 17:48

    ho trovato,scoperta, lo scorso dicembre una lettera autografa di Maria Stella. era in attesa che la curia vescovile di Faenza esaminasse la sua richiesta ovvero le fosse riconosiuta la vera paternita'. E' evidente da questa lettera la buona fede della protagonista.

    4
    Lundi 17 Janvier 2022 à 18:04

    Non abbiamo mai messo in dubbio la buona fede di Maria Stella... happy

    Che avesse un'origine misteriosa non è in dubbio.



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