• France : l’actualité de la pré-campagne présidentielle

    La Rédaction

    La tuile Pécresse

    L’exercice de communication auquel s’est livrée Madame Pécresse est excellent. A nous de faire que cet effort ne soit pas suffisant.

    « Je suis candidate à la présidence de la République pour restaurer la fierté française. » La ficelle est si grosse que même, on ne pourrait se pendre.

    Chirac avait fait le coup, et tant d’autres. En fait, elle veut croquer d’emblée une partie de ceux qui lorgnent vers Le Pen, de ceux qui l’ont déjà choisie, et profiter de la fracture Zemmour à Droite... Ne sont-ils pas rusés, tous ?.. Si la fierté, disons-le mal placée, n’était pas le thème favori de la Droite la moins métro ou uberpolitique, on pourrait dire la moins gender-fluide, Madame Pécresse qui ne semble pas portée sur le sentiment ne pêcherait pas de ce coté-là dont elle se soucie comme d’une guigne.

    « Je veux remettre le pays en ordre. » En voilà une jolie déclaration ! Au moins, les beaufs de l’espèce combative, une part de ces lumineux français si moyens à l’esprit corsetté façon républicaine, vont se trouver joyeux ! Ça va ravigoter leurs jambes molles et leur hausse d’adjudant ! Tout est là, en fait, pour résoudre les problèmes ! On se demande comment on n’y a pas songé plus tôt ! De la démagogie qui ne se dénonce pas, là, et là, ce n’est plus populiste....

    « Les Français ne veulent pas du duel Macron-Le Pen. » C’est tout-à-fait vrai ! Si l’on dit comment ce duel annoncé a été si bien préparé : par tous les amis politiques et para-politiques de la déclarante ! Ceux dont elle vient et dans l’erreur desquels elle a baigné, et à laquelle elle a contribué! Donc, et inutile de le dire, pour quitter le piège, elle a pensé à elle-même.

    « Je suis plus réformatrice qu’Emmanuel Macron et j’ai plus d’autorité que Marine Le Pen. »

    Et Macron de livrer cette réflexion : Le pire c’est que c’est vrai. 

    Il y a un os, et de taille, il y en a même deux. Une loi mathématique interdit d’additionner des tomates et des carottes. En langage courant, on ne peut comparer que ce qui est comparable. Madame Pécresse n’ayant pas gouverné le pays, sa déclaration d’intention d’être plus réformatrice repose sur du vent, sur la naïveté des Français devant les promesses en général. Et pour ce qui est de la réforme... attention danger Force 15 ! Ça ne concernera pas le chaos administratif ni l’étouffoir juridique, garantie de survie du système, la prétention de la candidate ne peut concerner que le sociétal... C’est là qu’il faut avoir peur, vingt fois plus qu’avec sa consœur Marine. Qui n’est pas la Nitouche que plein de cathos aveuglés veulent encore voir. Voudrait-on réformer, (pour tout le reste), on le sait, c’est impossible !

    Et pour l’autorité, se vouloir plus dure que Marine Le Pen... Pécresse signifie le pire abouti du pire, l’ultime phase qui piquera les Français comme des papillons sur une planche de naturaliste. Ce n’est pas s’avancer que de dire qu’idéologiquement, elle se trouvera dans sa norme !

    Espérons encore que les Francais auront assez d’instinct pour ne pas tomber dans le piège de cette executive woman à cœur froid, qui porte les ambitions de reconquête de ceux qui ont enfanté le pire depuis 95, et qu’ils la repousseront. C’est ça, la fameuse fenêtre d’opportunité : c’est le moment de négocier, sans illusion, mais de négocier, pour gagner du temps, avec une Marine Le Pen plus gironde, car elle peut gagner, et de lui imposer des limites drastiques. Qu’elle les respecte ou non, ensuite, n’est pas la question.

    Dites-le, faites-le dire.

    Avec Madame Pécresse ce ne sont plus des os, c’est tout un squelette.


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