• Détour sur Artaban

    RN 1 pour La Rédaction

    Mais qui était Artaban ? Le nom de quatre rois parthes passé dans la littérature grâce au célèbre, classique et oublié auteur gascon périgourdin, La Calprenède. Un de ses romans, Cléopâtre, contient la fameuse expression "fier comme Artaban". Mais ne répétons pas ce qui a été dit déjà.

    On parlait aussi du Marquis d'Artaban, que l'on n'avait jamais vu, comme d'un personnage pompeux, extraordinaire, devenu mythique sans avoir jamais existé. 

    C'est parce que ce personnage, tous, un jour, l'ont croisé... C'est ce qu'a bien vu Boileau - interprêté bien mal - lorsqu'il compare La Calprenède à Juba, son héros de Cléopâtre... Ce n'est pas l'auteur qui "est" gascon, aussi gascon que son personnage, ce sont tous les gascons qui sont gascons !

    Si certains ont dit à raison que la sonorité du nom d'Artaban (nous en traduisons l'idée) lui a permis de passer dans la mémoire étendue, c'est pour une autre raison d'évidence : il est formé comme celui d'Artagnan, le personnage vivant à la même époque, popularisé au 19° avec Dumas : le type représentant le gentilhomme gascon. Fier, d'autant plus fier qu'il cache sa pauvreté. Et formé comme quelques autres noms gascons.

    Il en va de même de tous les Carrabas... A un certain moment les types se mélangent, et dans l'imagination collective les personnages se refondent, avec des caractères parfois éloignés de leur version littéraire... Ainsi le personnage moderne d'Artaban de l'imagination commune reste redoutablement fier mais sans l'arrogance qui caractérise le roi antique, pour ne rester qu'un personnage magnifique et intouchable.

    Dans un langage populaire contemporain (fin 20°siècle), l'expression s'est transformée pour donner : "fier comme un bar-tabac", expression savoureuse inventée par Coluche.

    Là aussi, l'humoriste a peut-être ramassé les bribes d'une réminiscence de l'auteur gascon, les croisant avec le personnage de Barrabas, un personnage emprisonné au temps de Jésus et dont aujourd'hui on déforme le nom, - intention, ou simple confusion, la culture classique, surtout chrétienne, bien oubliée d'un grand nombre - en Bartabas...

    Le nom de scène du comédien Bartabas, de son côté viendrait-il de ce Barrabas déformé ? En tous cas il est antérieur à Internet qui donne du "Bartabas" pour Barrabas, dans le pillage google des oeuvres européennes...


  • Commentaires

    1
    TR
    Dimanche 1er Octobre 2017 à 09:06

    Je croyais que "fier comme Bar-Tabac" était une invention de Frédéric Dard? Qui s'inspirait lui-même des plaisanteries de potaches de son enfance...

    2
    Dimanche 1er Octobre 2017 à 21:18

    Si c'est le cas, Coluche s'en sera inspiré pour écrire son spectacle et il n'est pas certain qu'il ait retenu quelle était sa source...

    Mais il semble bien que ce soit Coluche qui ait répandu largement l'expression dans les couches les moins cultivées, qui ne lisaient pas Frédéric Dard.

    ☺ ☺ ☺



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