• Les dragons de Noailles

     

     

    Ayant appartenu à un régiment allemand d'Ancien-Régime, j'ai déjà chanté "Les dragons de Noailles". Mais par quel prodige ? Je ne l'expliquerai pas ici ! 

     

    Ce chant, qui donne une sonorité étrange qui évoque des temps révolus et riches. Il est, ou était chanté dans des régiments français actuels ou passés. 

     

    Les couplets varient quelque peu d'une version à l'autre. Je ne me souviens que de trois parmi eux, n'ayant eu l'occasion qu'assez peu de les chanter, en ne les ayant appris que sur les autres. Notamment, l'ordre des couplets que j'ai retrouvé est différent quelquefois.  

     

    Dans la version, peut-être épurée que nous chantions, il me semble que ne figurait pas "Ils ont incendié Coblenz" mais pourtant je crois me souvenir du passage "Et pillé le Palatinat".

     

    Les Dragons de Noailles étaient l'un des régiments de Noailles, levé en 1688 en tant que régiment de Cavalerie (Noailles-Cavalerie) par le duc de Noailles, futur Maréchal de France, l'un de ceux qu'a donnés cette illustre maison. Le Régiment de Noailles se transforma en Régiment de Noailles-Dragons en 1776, appelé aussi Noailles-Cavalerie.  

     

    Ce chant, attribué à Lully, daté approximativement à 1675, et daté précisément à 1678 par certains, (2° Cuirassiers) évoque les faits d'armes en général des militaires français, sans faire allusion en particulier à tel ou tel d'entre eux. Turenne est allé plusieurs fois en Allemagne, et plusieurs occasions ont pu exister au XVII°, pour pavoiser Paris. 

     

    L'épisode évoqué "Ils ont pavoisé Paris" peut avoir désigné des faits antérieurs à la création du régiment, car il existait des soldats d'un autre régiment (Noailles Infanterie ou celui de Cavalerie du marquis de Noailles)  ou, comme je le suppose,  d'autres unités de Noailles dans d'autres régiments. Lors de la création du chant, on a pu appeler communément Dragons de Noailles tous ceux qui avaient servi auparavant, car il a dû  exister des escadrons de Noailles, dès le 17° siècle, bien avant la transformation  en régiment de Dragons. [ J'ajoute un peu plus tard : il existait déjà sous le précédent duc de Noailles, le père du Maréchal, deux régiments, l'un de Cavalerie, l'autre d'Infanterie, créés en même temps en 1650, et l'on devait certainement les appeler régiments de Noailles; utilisés en même temps, ils formaient déjà le principe des Dragons, alliant Cavalerie et Infanterie, ce qui rend possible l'existence de Dragons de Noailles, avant la composition du chant, comme je le crois.

    Je me suis aperçu qu'il existait des interrogations quant aux faits historiques cités par ce chant, et il faudra que je m'y penche.

    Ce chant de marche est typique selon moi, des chants en général de l'Ancien Régime, qu'ils soient militaires ou non.

    Ecouter ici Les Dragons de Noailles. Cette version est la plus courante, quant à la mesure. Ici sont les paroles modifiées au 19° siècle. La version écrite ci-dessous correspond à la version d'Ancien-Régime.

     

          

                 Ils ont traversé le Rhin

                    Avec Monsieur de Turenne

                    Au son des fifres et tambourins

                    Ils ont traversé le Rhin.

     

    Refrain :

                   Lon lon la, laissez-les passer

                   Ils ont eu du mal à la guerre

                   Lon lon la, laissez-les passer

                   Ils ont du mal assez.

     

     

             II        

                     Ils ont incendié Coblence

                     Les fiers dragons de Noailles

                     Et pillé le Palatinat

                     Ils ont incendié Coblence.  

     

     

              III   

                      Ils ont pavoisé Paris

                      Les fiers dragons de Noailles

                      Avec les drapeaux ennemis !

                      Ils ont pavoisé Paris.

     

               IV

     

                      Ils ont pris tous les chemins

                      D'Anjou, d'Artois et du Maine  

                      Ils n'ont jamais eu peur de rien

                      Ils ont traversé le Rhin.

     

     

    Certains ajoutent :

     

       V

               Ils ont protégé le roi
               Il en sera fort aise
               Car ils sont les meilleurs soldats
               Ils ont protégé le roi.

     

      Dans la version modifiée au 19° siècle, après la défaite de Sedan, le couplet dit :

     

               Les Français reprennent la Lorraine...

     

                          Lon lon la, laissez-les passer

                          Les Français sont dans la Lorraine

                          Lon lon la, laissez-les passer

                          Ils ont eu du mal assez.


  • Commentaires

    1
    Dimanche 14 Août 2011 à 21:22

    Pour compléter ton article, elle est belle cette chanson

    http://www.youtube.com/watch?v=qpE9eya-k1Q

    Amitiés, Flo

    2
    Dimanche 14 Août 2011 à 21:26

     

    Merci Flo !!!!

    Très grandes bises et très bonne soirée !

     

    3
    Lundi 15 Août 2011 à 09:58

    tout en douceur ! lol

    des bises du jour, christel

    4
    Lundi 15 Août 2011 à 19:32

     

    Bonjour Christel, et à très bientôt !

     

    Très grandes bises !

     

    5
    Mardi 16 Août 2011 à 01:03

    Ah ils nous auront fait batailler pour la Lorraine, au cours de ces siècles (les Allemands !)

    Sinon j'ai lu ce texte que j'ai trouvé instructif et émouvant par son côté personnel, le souvenir de ce chant.

    Grosses bises, Michel

     



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :