• Biographie essentielle de RoyautéNews du Général de Castries

     Cette biographie essentielle de RoyautéNews est protégée comme tous les textes que nous publions et elle est propriété de ©M. de La Garde et de ©RoyautéNews.

    Notre invité permanent M. de La Garde a signé cette biographie essentielle de son oncle le Général de Castries, disparu il y trente ans.

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    Né à Paris le 11 août 1902 le Général de Castries est mort le 29 juillet 1991 en cette même ville.

    Christian de Castries appartient à une famille historique française illustre. Après une jeunesse difficile alors qu’il perd son père à l’âge de onze ans, il s’engage dans l’Armée Française à dix-neuf ans. Cette même année (1921) il devient champion du monde de saut en longueur et à hauteur à cheval, disciplines en plein essor.

    En 1926, il devient lieutenant de Cavalerie de l’École militaire de Saumur, et quittera l’Armée pour se consacrer aux sports équestres. Au cours des années 30, il accumulera avec panache les records dans ses disciplines favorites de l’équitation. Il sera aussi champion de ski.

    Il rejoint l’armée au déclenchement de la guerre, en ne cessera d’enchaîner les exploits militaires. Blessé et prisonnier en Allemagne en 1940, il s’évade à la quatrième tentative (1941). Il participe, sous Juin, à la bataille du Garigliano, avec les Spahis Marocains (3ème Régiment), dont il conservera toute sa carrière la calot rouge, et il entre le premier dans Sienne, avant de participer à la Campagne de France, puis de libérer Thann et de prendre Karlsruhe et Freudenstadt, ouvrant, comme le dira plus tard Le Monde, la voie aux alliés en Forêt Noire. Parmi ses "trophées" figure d’avoir procédé à l’arrestation du Kronprinz, Guillaume de Prusse.

     

    Il deviendra vers la fin de la guerre l’un des "maréchaux" du Général de Lattre de Tassigny, ainsi que l’on désignait les principaux adjoints du Commandant en Chef de l’Armée Française.

    Il effectue en 1946, comme Chef d’escadrons et en attente de sa promotion de Lieutenant-Colonel, un premier séjour en Indochine à la tête d’un bataillon de Goumiers, et où il est blessé.

    À partir de décembre 1947, encore Chef d’escadrons puis après sa nomination de Lieutenant-Colonel, l’unité se trouvant toujours en Indochine à cette époque, il commandera jusqu’en 1949 en tant que chef de corps le 2ème Régiment de Spahis Marocains, renouant avec la tradition méhariste qui fut celle de son oncle le Colonel de Castries (Henry de Castries 1927), orientaliste, explorateur de l’Ouest marocain, ami de Brazza, de Lyautey et du Père de Foucauld, et avec son épopée.

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    Printemps 1954. L’histoire bascule. On nomme un colonel de cavalerie montée, qui disposait d’une vigoureuse expérience de commandement de cavalerie mécanisée durant la guerre, porteur d’un nom illustre et titulaire de vingt citations pour commander le théâtre qui doit marquer la fin de l’histoire française en Extrême-Orient. C’est Diên Biên Phu, le camp entré dans la légende ; Dominique, Claudine, Huguette, Éliane, Béatrice, Isabelle, Gabrielle, Anne-Marie, Lily, Françoise, Natacha, sont les prénoms attribués par le Colonel de Castries aux neuf collines ou points d’appuis du Camp ou à d’autres dispositifs. Une partie du Corps Expéditionnaire Français, et, quelques volontaires autochtones Indochinois, des Légionnaires, des Africains et des Thais. Ils doivent affronter au bas mot 50 000 hommes de l’infanterie et de l’artillerie du Général Giap.

    Au début de la bataille, le 13 mars, le moral des 15 000 soldats est au beau fixe. Mais quelques heures après le lancement de l’attaque par les troupes de Giap, Béatrice vient de tomber. L’un des chefs opérationnels, Bigeard, qui le 13 vient d’être nommé Lieutenant-Colonel, décide le 15 de sauter le lendemain en plein jour sur le camp avec ses hommes du 6ème Bataillon de "Paras Colo" et du 2ème Bataillon du 1er RCP pour galvaniser les troupes.

    Au cours de la bataille, le Colonel est nommé Général. Son calot de général est parachuté sur le camp retranché.

    Sur deux pages centrales Paris-Match titre en grand : «  De Saumur à Dien Bien Phu voici le Général de Castries ». 

    « Aujourd’hui le Colonel de Castries a cessé d’être le seul colonel du monde à commander une division ». 

    Peu à peu la bataille de Diên Biên Phu devient une résistance désespérée. Le camp est pilonné par une artillerie manœuvrée de manière surhumaine depuis les monts qui entourent la cuvette. Par téléphone le Général dit à sa femme avec laquelle il entretiendra la liaison jusqu’à la chute du Camp : « Je reviendrai ». Le Médecin-Colonel Grauwin et ses équipiers opèrent les blessés jour et nuit. Le Général les visite et les réconforte, puis, pour chacun des nouveaux blessés, annonce au soldat qui lui tient lieu d’ordonnance : « Légion d’honneur, et Croix de Guerre avec palme  ». Le monde découvre par Paris-Match et par les bulletins télévisés celle que les Américains nommeront L’Ange de Diên Biên Phu : Geneviève de Galard, l’infimière qui soigne les blessés et seule femme occidentale du camp.

    Le 7 mai 1954, après une résistance désespérée le camp est tombé et il est investi par le Viêt Mihn. 10 000 militaires sont faits prisonniers après la reddition acceptée par le Général sans jamais avoir hissé le drapeau blanc et alors que le Commandement français d’Hanoï avait donné l’ordre du cessez-le-feu. La bataille vient de s’achever et elle marque l’abandon de l’Indochine par la France et la fin de l’histoire française en Extrême-Orient. Elle préfigure ce qui sera le retrait français en moins d’une décennie de tous les territoires nord-africains où elle exerçait sa présence.

    Ce dénouement tragique imposé par le gouvernement et par le haut-commandement pour des raisons politiques a laissé une saveur très amère, qui n’est toujours pas oubliée. Certains, peu nombreux, osèrent reprocher au commandant du camp retranché la défaite... pourtant écrite à l’avance, alors que le théâtre avait été imposé en amont, par le Général Navarre et que le gouvernement français refusait d’accorder les moyens indispensables pour affronter la détermination des nombreuses divisions Viêt Mihn du Général Giap, qui ne reculait devant aucune perte humaine. Bigeard, et d’autres soldats glorieux de Diên Biên Phu ne cesseront de rappeler ou d’écrire ces vérités. Selon Castries, c’est, pour la partie militaire, à l’échelon du Général Navarre, Commandant en Chef des Forces Françaises en Indochine, et de l’État-Major que le sort de l’Indochine s’est joué.

    Le Général est libéré après avoir été maintenu en isolement près de quatre mois, le 3 septembre 1954 à Vietri, sur le Fleuve Rouge, à 60 km au nord de Hanoï, en compagnie de cinquante officiers. À son arrivée à Hanoï, affaibli, il déclare : « Il en faut plus pour avoir ma peau ».

    Après son rapatriement, le Général fut accueilli à Castries, par son cousin le Duc de Castries, l’historien, futur membre de l’Académie Française.

    Contrairement à l’article Wikipedia, le Général de Castries poursuivit sa carrière, devint Général de division et fut Commandant Adjoint de la 2ème Région Militaire avant de se retirer en 1959 pour entrer dans le cadre de réserve. À son arrivée à la tête du camp retranché il était titulaire de vingt citations. Il comptait après son départ de l’Armée vingt-et-une citations dont seize à l’ordre de l’Armée.

    Il eut une fille de Catherine Schwob d’Héricourt sa première épouse dont il divorça, et n’eut pas de descendance de la Générale de Castries, née Jacqueline de Meaux. Son frère, lui aussi Colonel de Cavalerie et Colonel d’État-Major, n’avait pas eu d’enfant et à la mort de Christian ce petit rameau des Castries s’éteignait.

     

    La vie du Général de Castries reste très remplie après la fin de sa carrière militaire. Lorsqu’il se trouve à Paris les promeneurs le voient monter chaque jour au Bois de Boulogne. Il préside de nombreux concours hippiques en France et à l’étranger, et participe à une vie mondaine tout-à-fait brillante.

    En 1967 il crée l’UDREP, l’Union départementale pour la récupération du Papier, installée dans des bureaux, 11 rue de la Michodière, employant plusieurs personnes, afin de collecter à Paris et dans la région parisienne les papiers à jeter, afin de les recycler, activité pionnière s’il en fût !

     

    Il était membre du Cercle de l’Étrier et Président du Cheval Français. Un Prix Général Christian de Castries dans la discipline du Trot honore sa mémoire.

     

     

    Cette biographie, propriété de ©M. de La Garde et de ©RoyautéNews, pourra être améliorée.

    Cette biographie essentielle est à lire en lien avec l’histoire simplifiée de la maison de La Croix de Castries publiée prochainement sur RoyautéNews.

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    En compagnie de la Générale, née Jacqueline de Meaux, sur ce cliché Getty Images.

    Général de Castries

     


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