• Afrique : L'Art royal présenté par Marie-France Lavalade

    La Rédaction

    La richesse des arts et des traditions africaines n'a rien à envier à ceux que l'ont trouve dans l'histoire européenne et dément, s'il était besoin... des propos plutôt fermentés d'un  certain hyperprésident quelque peu agité, comme quoi l'Afrique n'était pas encore entrée dans l'Histoire...

    Les conférences de Marie-France Lavalade, diplômée de l'Ecole du Louvre où elle enseigne et Conférencière des Musées nationaux, historienne de l'art spécialisée dans le mobilier et les objets d'art, comme celle qui inaugurait récemment à Clermont-Ferrand un cycle consacré à l'Art Royal, mettent en valeur le patrimoine incroyable des civilisations de l'Afrique noire.

    On trouve par exemple au Nigéria, au Cameroun et au Congo, des traces exemplaires de ces expressions de l'Art royal, celui qui permet la transmission par des objets d'art, notamment des statuettes, déclinées sous différentes formes ainsi que sur des tabourets ou sièges, symboles royaux, de l'Histoire chez les peuples de tradition orale.

    On en trouve trace notamment dans le Bénin historique, qui correspond à l'ancien Dahomey, différent de l'actuel Bénin, dans la région d'Ifé ou d'Oyo, au sein du Peuple Yoruba. S'y trouvaient, comme ailleurs en Afrique, par exemple au Cameroun chez les Bamilékés ou chez les Bamoun, ou en Centrafrique et au Congo, entre autres chez le Peuple Louba et le Peuple Kouba, ou chez les Mangbetu, de nombreuses chefferies et royautés. Un savant allemand, Leo Frobenius, avait découvert en 1910 un lot extraordinaire de ces statues que l'on admire aujourd'hui au Musée d'Ifé. Elle remontent à l'époque comprise entre le XII° siècle et le XIV° siècle. De nombreuses se trouvent dans les musées européens, au Louvre, par exemple ou au Musée Dapper ou au Musée de Tervuren, ou encore au Musée Barbier-Muller ou au British Museum. Aujourd'hui, plusieurs des œuvres rejoignent les musées africains grâce aux conventions passées avec plusieurs pays, comme celle entre la France et le Nigeria.

    Ces peuples ont créé un art qui leur est propre, un art très fin, ce qui n'exclut pas, comme le pense Marie-France Lavalade que, placés dans une région naturellement propice aux échanges commerciaux, ils aient eu des contacts très anciens avec la civilisation gréco-romaine. Aujourd'hui, de très nombreuses chefferies, ainsi que des rois, subsistent et maintiennent les traditions.

    Illustrations choisies par le Site pour cet article : une statue royale Bamiléké du 19° siècle, (Cameroun) exposée au Musée du Quai Branly. Le thème de la seconde est en rapport avec la conférence. Elle représente le roi des Bandjoun, photographié par Daniel Lainé (site d'Eric Musgrave) Le roi est revêtu de riches ornements, assis devant un palais traditionnel sculpté.

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  • Commentaires

    1
    TR
    Mercredi 15 Mars 2017 à 17:10

    "La richesse des arts et des traditions africaines n'a rien à envier à ceux que l'ont trouve dans l'histoire européenne"

    Pardon, mais non.

    L'art africain est riche et trop peu connu, mais "pas au même niveau" que dans certaines autres cultures.

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    2
    Mercredi 15 Mars 2017 à 18:30

    il existe une vision qui a longtemps dominé, comme le pense la conférencière : que l'art africain représentait des personnages de façon très synthétique. Or ce n'est pas toujours le cas.
    A cet égard, il faut dire que la première photo n'illustre pas bien le propos sur lequel l'article (comme la conférencière) voudrait avancer. Ensuite, le début d'article était peut-être trop schématique. Il voulait dénoncer les propos de l'ex-hyper, alors qu'on ignore beaucoup de merveilles africaines qui suffiraient à montrer un grand développement dans l'expression, pas seulement artistique.

    Il est un choix, en de nombreuses cultures étrangères à la civilisation gréco-latine, de ne donner aucune importance au canon esthétique. C'est tellement visible que les personnages ne répondent en rien aux simples critères de la proportion, comme si on dédaignait même ce rapport, ou si, plutôt, la réduction des segments (ceci est notre avis propre) conférait aux personnages qui sont presque toujours rois ou reines, au contraire les attributs divins, mêlant, par ce "ramassé" les natures divine et humaine.

    Effectuer une comparaison de qualité est une attitude naturelle et compréhensible et qui a longtemps dominé, mais qui ne se justifie que sur peu d'élément car les formes artistiques européennes ne sauraient représenter, en profondeur du moins, le même attrait pour un non-européen, et réciproquement.

    On ne saurait non plus comparer des civilisations qui n'ont pas développé les mêmes critères que ceux de la civilisation européenne. Il est compréhensible de ressentir cette vision qui est la vôtre, mais il faut dire que même l'échelle brute, en terme d'accomplissement artistique ou encore, de raffinement, est une vision centrée, qui cède devant les critères d'une autre vision centrée différente, celle-ci qui privilégiera sur tout autre, par exemple le trait symbolique.

    En outre certaines têtes de la période bien ancienne qui commence au XII° siècle sont des chefs-d’œuvre de l'art représentatif et nous vous en ferons parvenir des exemples par courriel. Elle ne ressemblent en rien à ces têtes stylisées que l'on voit la plupart du temps dans l'art africain.



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