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    13

    Napoléon  Empereur de l'Ile d'Elbe

    Marie Hélène Baylac, Tallandier, 22 € 90.

     

    14

    Alexandre Bontemps : Premier valet de chambre de Louis XIV

    Mathieu de Vinho, Perrin, 19 € 90. Paru au mois d'Octobre 2011.

     

    15

    Pour les maurrassiens et les neo-maurassiens, dont certains passent par ici. Ouvrage généraliste de présentation des idées de Maurras, de sa vie et de son oeuvre "par des contributions de spécialistes de la philosophie, de l'Histoire et de la littérature".

    Maurras, aux Cahiers de l'Herne. 39 €

     

    17

    12 corsets qui ont changé l'Histoire, par Michel de Decker.

    Pygmalion, 19 € 90; paru le 19 Octobre 2011.

     

    18

    Nicolas II, par Marc Ferro.

    réédition de 1991. Paru en Octobre 2011.

    Petite Bibliothèque Payot, 10 € 50.

     

    24

    Napoléon Bonaparte, par Pascale Fautrier. Inédit.

    Folio, 8 € 90; paru le 13 Octobre 2011.

     

    19

    Guillaume le Conquérant

    Gilles Henry, France Empire, 21 €; paru le 20 0ctobre 2011.

     

    23

    Richelieu - Testament politique

    Les mémorables, chez Perrin, 22 €. Octobre 2011.

     

    20

    Louis Massignon

    Christian Destremau, Jean Poncelon ; tempus, 11 €.

    "Louis Massignon (1883-1962) fut à la fois un remarquable spécialiste de l'Islam et du monde arabe, un agent d'influence du Quai d'Orsay et un intellectuel engagé dans toutes les batailles du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord."

     

    21

    Résister, par Henry David Thoreau

    Sur la désobéissance civile.

    Mille-et-une nuits  3 € ; à partir du 2 Novembre, et déja dans certains librairies Fnac par exemple. 

     

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    VGE - Une vie.

    Georges Valance : Flammarion ; paru le 19 Octobre 2011.



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    E © PPM Braga

     

    Dom Duarte, Duc de Bragance, Chef de la maison royale de Portugal, s'est rendu le 15 Octobre 2011 sur la commune de Oliveira S.Pedro, près de Braga.

     

    Il a inauguré, avec Augusto Carvalho, président de la Commune de Oliveira (S.Pedro), l'une des 556 localités du territoire de Braga et Guimãraes, la première réplique des anciennes bornes de démarcation de l'ancienne seigneurie de Bragance.

     

    Ces pierres de granit présentent l'écu en relief des armes de Bragance, aux cinq écus (que l'on retrouve dans les armes de Portugal) assortis de la lettre B. 

     

    Cette reconstitution avait été faite à l'initiative de la Commune, et avec Manuel Beninger, Maire adjoint, et un exemplaire en a été offert à Dom Duarte.

     

    Ils ont visité les "Rochers aux Lettres", ou "Rochers des Lettres", toujours à Oliveira. Ce lieu fut un refuge, amoureux dit-on, du Roi Miguel Ier, et a inspiré des légendes et des contes de l'amour interdit.

     

    Dom Duarte a signé le document de la Commune ainsi : Le Roi de Portugal était à S.Pedro.

     

    A

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    Avec  M. Rui Roa, Président de l'assemblée de Oliveira.

    D

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    Inauguration de l'une des pierres avec le président de la Commune. Le voile représente les armoiries de Oliveira S.Pedro. Sur la plaque est indiquée "Marques de la Maison de Bragance"et "Le Rocher aux Lettres".

    © PPM Braga

    Merci à Manuel Beninger, du PPM (Parti Populaire Monarchique) de Braga.

     

    La maison royale de Bragance est une famille issue des rois de Portugal. Elle est à son tour montée sur le trône en 1640 et demeura jusqu'en 1910.

     

    ©Royauté-News 2011


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    Patrick de Villenoisy est le candidat de l'Alliance Royale aux prochaines élections françaises.

     

    Il a déjà conduit en 2007 la liste régionale, en Ile de France, sous les couleurs de l'Alliance Royale.

     

    Il représente un parti créé en 2001, constitué pour proposer un projet, embrassant de nombreuses questions, et que l'on peut résumer ainsi : "le Roi", ou : "Enfin, le Roi". Et en le faisant entrer dans l'univers politique, en présentant depuis, des candidats aux différentes élections.

     

    Personnalité avenante, Patrick de Villenoisy apparaît comme une figure consensuelle au sein du royalisme français.  C'est avec plaisir que nous vous livrons son interview et les axes de sa campagne.

     

     

    Rappellant que le site est étranger aux questions d'ordre politique, se réservant de juger de l'actualité selon d'autres critères si c'est le cas. Les idées présentées par d'autres intervenants ne sont pas celles forcément du site, sa fonction est de présenter les sujets relatifs à l'actualité des monarchies, et par extension, aux questions qui s'y rapportent.   

     

    © Copyright Royauté-News

     

    L'interview de Patrick de Villenoisy

     

     

            RN 1  :  -  Pensez-vous fédérer, au moins pour cette occasion, les royalistes épars ?


    Je pense qu’il est possible de fédérer les royalistes et le banquet du mois de juin dernier organisé par l’Alliance royale en était une bonne préfiguration. Nous avons lancé une dynamique où il est question de travailler ensemble et les royalistes sont conscients de la nécessité de le faire.

             -  Au milieu de la diversité de choix des candidats et des programmes qui cherchent à se différencier (même s'ils n'y parviennent qu'en surface), une candidature royaliste est pour le moins surprenante ! 


    Je ne pense pas qu’une candidature royaliste soit si surprenante que cela. En effet, au-delà du premier effet de surprise, l’Alliance royale a élaboré depuis 10 ans une stratégie politique qui exploite la seule faille du système. Vous savez qu’il ne nous est pas possible de contester la nature démocratique et républicaine du régime. Toute formation politique qui se proposerait de le faire serait immédiatement dissoute par le ministère de l’intérieur. Nous proposons donc de faire élire un candidat sur un programme affiché de restauration monarchique. Le jour où ce candidat serait élu à la présidence de la république, il aurait toute légitimité à appliquer son programme de restauration monarchique annoncé.

         -  Le royalisme français avait entièrement disparu de la sphère d'influence et de toute présence politique. L'idée royale est-elle une idée d'avenir ?

     
    Ce sont les royalistes eux-mêmes qui se sont exclus de la sphère politique car ils n’avaient pas trouvé le moyen d’y figurer alors même qu’ils contestent le régime dans lequel nous sommes. Pour beaucoup d’entre eux, la politique est sale et il ne faut pas s’y frotter au risque d’être compromis. Je dois dire que cela n’est pas totalement faux et qu’il faudra beaucoup de force notamment morale pour résister aux compromissions.

    Oui, l’idée royale est une idée d’avenir car elle est la seule qui pourra faire coïncider le temps politique au temps économique. Dans un monde qui évolue aussi vite le maître mot sera : réactivité.

         -  Surtout, qu'avez-vous à apporter ?


    Je pense que nous avons à apporter de pouvoir dire la vérité aux Français sur la situation de notre pays. Le Premier ministre François Fillon avait lâché dans un moment d’inattention qu’il était le premier ministre d’un pays ruiné. On lui a vite fait comprendre qu’il fallait démentir et indiquer qu’il avait exagéré. La réalité est très préoccupante et nos concitoyens n’imaginent pas l’ampleur des réformes qu’il faudra mettre en place. Je peux vous dire qu’en plus de 30 ans de lois de finance déficitaires, par une impéritie incommensurable, au mépris le plus évident de l’adage selon lequel gouverner c’est prévoir, nos politiques ont largement obéré l’avenir des générations montantes. En un mot, par manque de courage politique, nous avons acheté la paix sociale à crédit. En effet, en plus des fameux 1 700 milliards de dettes, il y a le « trou » de la sécurité sociale toutes choses qui ne sont rien en regard du problème des engagements que nous avons pris relativement à la question des retraites : environ 3 fois les 1 700 milliards.
    L’état est ruiné mais la France reste un pays riche. Il suffit de cesser de dilapider le travail des Français.
                    
           -  Quels axes d'Alliance Royale mettez-vous en avant, comme par exemple les thèmes classiques : "Couronner la République", ou un roi servant d'arbitre ? Et quels sont vos thèmes de campagne ? 

     
    L’enseignement le plus essentiel qu’il nous ait été donné de recevoir en politique vient de Notre Seigneur Jésus-Christ : tout royaume divisé contre lui-même se perdra. Mon thème de campagne sera donc « réconcilier les Français ». Devant les grands défis que nous devrons relever, il va falloir être capable de faire ce qu’en temps de guerre on appelle l’union sacrée. Cela nécessitera de pouvoir obtenir la confiance de nos concitoyens. Seule, la personne du roi peut réunir les conditions d’indépendance, de durée qui lui permettront d’être cet arbitre capable d’entrainer le grand mouvement de réforme dans la transparence et la justice sociale indispensables.

           RN 2  :  -  Quel est votre calendrier électoral, et à quelles élections participerez-vous outre celle du chef de l'état ? En combien de circonscriptions pensez-vous être présents ?


    Nous serons présents dans un maximum de circonscriptions aux législatives. Je profiterai de ma campagne pour inviter toutes les âmes de bonne volonté à nous rejoindre et à se proposer comme candidat. Vous savez que c’est cette élection qui est la plus importante pour le financement des partis politiques. Nous serons aussi très présents aux municipales de 2015.

           RN 1  :  - Quels objectifs voudriez-vous dépasser (par rapport à 2007 par exemple), en visibilité, mais aussi en nombre de signatures ?

     
    J’ai l’intention de tout faire pour obtenir ces fameuses signatures et je vais disposer de moyens pour y parvenir.

            - Irez-vous chez Ruquier ? (ou toute autre émission grand public)


    Je sais le risque qu’il y a à accepter d’être dans ce genre d’émissions. Pour autant, elles représentent un formidable moyen de gagner en visibilité. Je prendrai donc ce risque.
     
       - Si vous pouviez vous adresser aux maires et élus qui ont le pouvoir de signer en votre faveur, que leur diriez-vous ?


    La lettre aux maires est prête à être envoyée. Je les appelle à remplir la mission que nos institutions leur ont confiée. Il s’agit pour eux en apportant leur signature à un candidat d’écarter ceux qui pourraient être fantaisistes. Je leur rappelle ce que disait Voltaire : « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ». Je leur explique donc qu’il n’est pas question pour eux d’adhérer aux opinions qui sont les miennes mais de permettre au représentant de ce qui est la plus ancienne tradition politique de notre pays de pouvoir s’exprimer à l’occasion de cette élection présidentielle. Aussi que cette tradition avait porté la France à être la première nation du monde de la fin du XVIIIème siècle. Que si nous sommes encore aujourd’hui la première destination touristique du monde c’est entre autres choses un héritage de cette tradition.

       -  Au-delà de votre candidature, croyez-vous réinstaller dans l'univers des idées, celles qui sont les vôtres ?


    Dans l’hypothèse où j’obtiendrais les signatures, les royalistes auraient une telle visibilité que forcément nos idées seraient réinscrites dans le débat politique. Nous deviendrions le recours. A la faveur des déceptions qu’inévitablement rencontreraient nos concitoyens, ils réfléchiraient à nos thèses.

       -  Comment espérez-vous installer, au fil des mois et des années, vos idées, tenter au moins de les rendre familières aux pouvoirs qui décident ?

     
    Vous savez, à force de répéter les grands thèmes de l’Alliance royale, ces idées feraient leur chemin dans l’esprit des Français : nous sommes dans une grave crise institutionnelle, la démocratie est confisquée par le régime des partis, nos élus ne disposent pas du temps suffisant pour relever les défis qui sont les nôtres, ce régime divise les Français par essence puisque parti veut dire division etc…
                                
       -  Comment voyez-vous l'avenir du mouvement royaliste sitôt achevées l'an prochain les élections du mandat de cinq ans ?


        J’espère que nous aurons réussi à conquérir un espace médiatique et qu’en conséquence nous progresserons régulièrement. Dix ans, ce n’est encore rien pour un mouvement politique. Le temps fera son œuvre.         
          
       -  Comment voyez-vous l'hypothèse royale en 2020 ?

     

    Les choses se feront avec nos concitoyens au fur et à mesure de l’augmentation de notre nombre, de nos moyens, de notre visibilité. Comme le disait Jeanne d’Arc, les hommes combattront et Dieu donnera la victoire.

     

      - Merci !

     

     © Copyright Royauté-News et diffusion


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    11 Photo DR © Albin Michel

     

    Isaure de Saint-Pierre est l'auteur de plus de vingt-cinq romans, dont parmi eux un certain nombre de romans historiques aux titres flamboyants et évocateurs.

     

    Entre autres, La dernière Impératrice, ou La Magnifique, ou encore Chirurgien de la Flibuste. 

     

    Parmi eux aussi, Bosie and Wilde - la vie après la mort d'Oscar Wilde, ou La Dame de coeur - un amour de Napoléon III, consacré à la Comtesse de Castiglione, ou encore, Raspoutine, le fol en Christ.

     

    Elle a publié en 2009 Bouthan, le royaume du Dragon, ainsi que  L'Impératrice aux chimères, et elle  vient de publier au mois de Mai 2011, Marie Stuart - La reine ardente.

     

    Après avoir collaboré à de grandes revues telles que Les Nouvelles Littéraires, Géo, pour laquelle elle rencontra le Dalaï Lama, Paris-Match, Vogue Hommes, VSD, Le Spectacle du Monde, elle a continué de partir autour du monde comme grand reporter free lance.

     

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    L'interview d'Isaure de Saint-Pierre  -

     

    -  La passion est certainement le maître-mot dans vos biographies. Est-elle le choix qui vous a guidée ?

     

    Talleyrand disait : « Tout ce qui est excessif est insignifiant ». Mais pour moi, les êtres sans excès ne suscitent guère un récit. J’aime Marie Stuart parce qu’elle était une femme douce et tolérante dans une période de brutalités religieuses, confiante parmi des politiques retors, fidèle en amitié dans une cour vénale et qu’elle prétendit vivre sa passion avec son Grand Amiral et l’épouser, en un temps ou une reine ne pouvait se marier avec l’un de ses sujets. Allant à contre courant des usages de son siècle, elle fut forcément sacrifiée, puis elle mit en scène une mort grandiose, qui en fit finalement le vainqueur de sa rivale, la reine Elisabeth Ier d’Angleterre. De même, j’ai aimé les Borgia («Les mirages de Naples»), une impératrice de Chine prétendument sanguinaire («La dernière impératrice») ou une femme allant jusqu’au bout de ses rêves (« L’impératrice aux chimères »). Et je sors en novembre prochain chez Albin Michel l’épopée d’une reine guerrière dans les Aurès algériens au VII è siècle (La Kahina reine des Aurès).

     

     

     -  Peut-on dire qu'elle est ce qui vous guide dans la vie ? 

     

    C'est vrai que la vie sans passion ne vaut pas pour moi la peine d'être vécue, mais il ne s'agit pas seulement de passion amoureuse, souvent vouée à une fin tragique. Je suis toujours passionnée par ce que je fais, ce que je vis. La tiédeur des sentiments ou des enthousiasmes ne me convient guère et je la comprends mal. J'aime les engagements, même s'ils peuvent se révéler dangereux. 

     

     -  Les héros de vos livres de vos romans sont-ils toujours des personnages extraordinaires, parfois avec un destin tragique ou original ?

     

    J'ai déjà un peu répondu à cette question dans la première. Pour les biographies, je choisis toujours des personnages extraordinaires et le fait de sortir du lot appelle souvent un destin tragique, ainsi Oscar Wilde, dont les amours sulfureuses ont causé la perte de sa liberté, de sa fortune, de ses fils, la Castiglione, l'une des plus belles conquêtes de Napoléon III qui refusa de demeurer dans l'ombre ou un chirurgien de ma petite ville de Honfleur qui partit en quête d'aventures sur toutes les mers du globe au temps de la flibuste («Bosie and Wilde la vie après la mort d'Oscar Wilde», «La Dame de Coeur», ou «Chirurgien de la flibuste»).  

     

     

     -  Cet attrait est-il ce qui vous a orientée vers le journalisme de reportage à travers le monde, d'abord pour de grandes revues, puis comme journaliste indépendant  ?

     

    Aînée d'une famille de cinq enfants, j'ai été élevée comme un garçon par mon père, l'écrivain Michel de Saint-Pierre. Après des études de Droit assez minables, je me suis dit que les dossiers n'étaients vraiment pas faits pour moi. Comme mon chirurgien de la flibuste, j'ai voulu courir le monde et j'ai souvent pris beaucoup trop de risques lors de reportages dans des pays agités, tels Israël ou le Yemen. Pourtant mon pire accident s'est produit bêtement, au-dessus de Megève, lorsque ma montgolfière a explosé contre un pylône à haute tension, s'est enflammée puis cratchée. Résultat, quatre mois d'hosto et de multiples opérations. Les médecins ne comprennent toujours pas comment je m'en suis sortie. C'est vrai que j'aime le danger.

     

     

     -  Portez-vous si c'est le cas, un regard sur la littérature contemporaine, et se porte-t-elle bien ?

     

    Ça m'est assez difficile de juger la littérature contemporaine française, les gros succès littéraires allant actuellement à des auteurs lus surtout par des ados (Frédéric Beigbeder ou Amélie Nothomb par exemple). Mais je comprends mieux les succès d'un Jean-Christophe Grangé dont certaines intrigues sont vraiment bien ficelées. Autrement, j'adore les thrillers des deux Patricia, Cornwell et MacDonald, ou l'étrange univers d'un Donato Carrisi («le chuchoteur») ou de Katarina Mazetti («Le mec de la tombe d'à côté») ou d'amusant récits érotiques comme les dix mille désirs de l'Empereur de José Frèches. Ce ne sont pas forcément les gros succès de librairie qui révèlent un courant littéraire. Il me semble qu'en ce moment, à cause du cinéma et des séries télévisées probablement, le public réclame une action rapide et de l'exotisme, de préférence aux romans français souvent plus intimistes. 

     

     

     -  Quelles sont vos découvertes ou passions que vous rencontrez en voyageant ?

     

    Quand je voyage loin et longtemps, j'essaie de préférence de dénicher des endroits peu fréquentés des touristes, des contrées sauvages et encore presque intactes telles que celles de l'Himalaya par exemple, où j'ai beaucoup vadrouillé, ce qui m'apprend à comprendre des civilisations fort éloignées de la mienne et des nos habitudes occidentales de grande consommation. J'aime me fondre parmi une population jusqu'à être acceptée, invitée aux cérémonies religieuses même les plus secrètes, aux mariages, dormir chez l'habitant dans des conditions souvent plus que précaires, partager la vie d'une famille, rendre compte d'un art de vivre peu connu. Mais j'adore aussi, pour une période plus courte, voyager moins loin et prendre le pouls d'une ville. Je viens ainsi de passer une semaine passionnante à Berlin, à me gaver de musées et d'expositions, à tenter de comprendre l'atmosphère de cette ville encore blessée par la guerre et son horrible Mur et ce dynamisme qu'elle inspire.

     

     

     -  Les personnages originaux que vous choisissez sont-ils toujours connus ?

     

    Pour mes biographies, je ne choisis pas forcément des personnages connus, je préfère même qu'ils le soient assez peu. Ce qui m'incite à écrire leur histoire, c'est leur destin, les choses rares, affreuses ou sublimes qu'ils ont pu accomplir ou vivre. J'essaie alors de voyage vraiment dans le temps, de m'imprégner des moeurs de leur époque, de connaître leurs goûts, leur lecture, musique ou art les ayant influencés. Aligner des faits sortis de leur contexte n'a bien sûr auncun intérêt, c'est pourquoi une biographie doit se préparer longtemps.

     

     

      -  Quelles sont vos préférences dans la mode, et en particulier avez-vous une préférence pour les années 80 par exemple ou pour les vagues suivantes ? Pour vous-même, les modes confortables ou l'élégance stricte, ou les deux combinées ?

     

    Ancienne babacool, car ma passion des voyages remonte à loin, je n'aime rien autant que m'habiller sur place, sans aller toutefois à me déguiser. Mais j'adore découvrir les créations originales des peuples que je rencontre, les essayer sur moi et souvent les adopter. Je ne quitte guère une veste en peau de chameau achetée en Mongolie (pauvre chameau, mais là-bas, ils les mangent), des tuniques brodées par des femmes gypsies du nord Cachemire, un vrai cachemire de la région fait avec le poil si doux de la gorge des biquettes. En baroudeuse, il me faut des tenues confortables de treck. Quand je sors, j'aime agrémenter un sobre pantalon noir d'une tunique délirante rapportée de l'autre bout du monde, j'en ai venant d'Ouzbékistan qui sont assez farfelues... Je ne suis guère à la mode française, mais j'admire un créateur tel que Christian Lacroix par exemple, car chacune de ses collections dégage une vraie atmosphère. 

     

     

     -  Pourriez-vous nous parler des grandes causes, si c'est le cas, qui attirent votre attention ?  ( nous allons parler des rhinocéros, des phoques et des pigeons )

     

    Je déteste bien sûr qu'on massacre la nature et surtout les animaux. Les pauvres rhinocéros tués pour la vertu soi disant aphrodisiaque de leur corne ou les malheureux ours dont on prélève la glande thyroïde pour les mêmes raisons, ces pratiques barbares me font horreur. J'ai vu sur un marché indien un poulet découpé vivant car ainsi la viande restait fraîche plus longtemps... L'esclavage des enfants me semble être l'un des pires fléaux du monde sans parler du pire de tous, les enfants soldats. J'ai souvent fait des reportages sur des enfants et demandé à mes lecteurs d'envoyer des dons à des ONG sérieuses que j'avais testées. Leur générosité m'a touchée. Je milite aussi, bien sûr, pour le droit des femmes et le port accru de la burka dans des pays tels que le Maroc ou la Turquie m'inquiète car il s'accompagne le plus souvent d'une diminution de l'instruction des femmes et de leurs droits. Je voudrais aussi que la peine de mort soit interdite dans le monde entier. Enfin, voyageant beaucoup, la notion de racisme continue de me stupéfier et je regrette infiniment que cela existe encore. Ça semble si périmé...

     

     

      -  Quelques-uns de vos projets littéraires ?

     

    J'aimerais à présent renouer avec le roman contemporain, le mode d'expression avec lequel j'avais débuté. On est vite catalogué en littérature et je voudrais bien n'être pas uniquement une romancière historique ou une biographe, mais c'est difficile à faire admettre à mes éditeurs, même si j'ai plusieurs romans bien différents en cours. Je m'essaie aussi au thriller, un genre très nouveau pour moi, car il ne s'agit pas d'avoir un sujet que l'on maîtrise, il faut aussi dénouer une intrigue et soigner sa fin, ce qu'un auteur best seller tel que Dan Brown semble ignorer (la quête des descendants du Christ et de Marie-Madeleine pour le "Da Vinci Code", c'est vraiment faible...).

     

      -  Merci !

     


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    Edmée De Xhavée est un auteur belge, qui a publié au début de l'année 2009 un premier roman, Les Romanichels. Issue de la grande bourgeoisie, cadre dans lequel elle évoque la saga familiale, avec jubilation les personnages riches en couleurs qu'elle a connus.  

     

    Elle est aussi un auteur de nouvelles, et a fait paraître  La brodeuse, dans un recueil, aux Editions Librisme.

     

    Elle a publié De l'autre côté de la rivière, Sybilla, son nouveau roman paru le 17 Mars 2011. Ici, se confrontent deux milieux, avec un autre regard. Un frère et sa soeur qui grandissent à l'abri de leur bourgeoise famille maternelle, protégés par leur gouvernante, Sybilla, et qui vont découvrir peu-à-peu la famille de leur père. 

     

    Edmée De Xhavée vient de revenir s'installer en Belgique, après quinze ans passés aux Etats-Unis.

     

    Son écriture, qui a la délicatesse classique, m'a conquis. Un petit quelque chose qui fait la littérature. Sa tournure poétique est parfois saisissante, lorsqu'elle évoque par exemple Superga, Le grand sommeil de la casa di Savoia .

     

    Ici pour trouver les ouvrages d'Edmée de Xhavée, ou en ligne ici  ou ici

     

     

    07 0801

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    L'interview d'Edmée De Xhavée -

     

     

         - Comment a pris naissance ta vocation littéraire consciente ?


    Quand la rédaction des "Romanichels" a été terminée, j'ai lu et relu le résultat. Je me demandais "Si je ne me connaissais pas et que je lisais ceci, aimerais-je?" Et j'aimais. Il était - et est encore - très perfectible, mais j'avais l'impression que c'était quand même pas mal et mieux que certains romans d'auteurs connus et encensés! Alors j'ai eu envie de le lancer dans le vaste monde et de vérifier la réaction de ceux qui, eux, ne me connaissaient vraiment pas!!!!


     - Quelle est l'idée qui t'a conduite à aboutir à ton premier livre, Les Romanichels ? C'est-à-dire à quel moment as-tu décidé de saisir sous forme de roman ces souvenirs ?

    Bêtement sans doute. Mon frère - l'auteur Vincent Sarti - avait décidé d'utiliser une partie de ses souvenirs pour en faire un roman. Par internet il m'envoyait chaque semaine ce qu'il en avait fait, et par jeu je me suis mise à canaliser mes souvenirs pour faire un roman tout à fait différent. Et je lui envoyais aussi le résultat. Nous avons donc écrit en même temps et avons terminé en même temps ! Lui comptait chercher un éditeur dès le départ, alors que moi, je voulais simplement faire un exercice.

     

     - Le patrimoine familial, avec son environnement culturel, comme est-il nécessairement la source de ton inspiration, est-il le fil d'Ariane ?

    Il l'a certainement été. Le fil d'Ariane pour sortir d'un labyrinthe social bien compliqué qui semblait vouloir me retenir prisonnière. J'ai constaté que l'écriture de ce premier livre a été cathartique, me guidant vers moi-même et me libérant du regard des autres. M'aidant aussi à comprendre des comportements qui, vus de l'extérieur et décrits comme étant ceux de personnages fictifs, se libéraient du manque d'objectivité dû à l'émotivité. Imaginer ma mère petite fille par exemple, ou jeune fille pleine d'illusions, m'a permis de voir la femme difficile qu'elle savait parfois être avec une compassion amicale.

       - Dans quel modèle d'écrivain, si c'est le cas, te retrouverais-tu, comme auteur ?


    On me compare souvent à Colette Nys-Masure, ou Jacqueline Harpman par exemple. Marie Gevers. Je ne connais bien que Jacqueline Harpman et je trouve que c'est très flatteur! Personnellement j'aime beaucoup Joyce Carol Oates, parce que comme moi (ou moi comme elle...) elle insiste sur l'incidence des vies les unes sur les autres. Une mère anxieuse, un père trop strict influenceront la personnalité de leur enfant qui à son tour réagira en reproduisant ou fuyant tout ce qui le leur rappellera.


       - Quels sont tes auteurs préférés, dans la grande littérature, ou parmi les bons auteurs actuels ?

    Je suis horriblement éclectique! En dehors de Jacqueline Harpman et Joyce Carol Oates déjà citées, j'aime - parmi d'autres! - Jumpa Lahiri, Louise Erdrich, Ian McEwan, Gustave Flaubert, James Welch, Georges Simenon, Alberto Moravia... Ces dernières années, vivant aux USA, j'ai automatiquement découvert pas mal d'auteurs de langue anglaise.
                            
       - Comment s'est présenté l'enchaînement du premier au second roman, quand tu as su que tu allais continuer ?

    J'ai enchainé tout de suite avec le second! Il faut dire que j'écris très très vite une fois lancée, j'ai mis deux mois pour le premier et deux pour le second. Plus les corrections, qui prennent plus de temps. Oh oui, j'ai tout de suite su que je voulais continuer!

       - As-tu souhaité engager une relation longue avec tes lecteurs ?

    Certainement, oui! Il y a un grand plaisir à me dire que si on aime mon style on attend que je sorte quelque chose de nouveau, parce que moi aussi au fond je guette les oeuvres que mes auteurs préférés publient. Je sais que je vais y trouver quelque chose qui m'est nécessaire et qui est pourtant parfois juste déguisé en ... distraction.


      - Peux-tu nous parler de tes objets littéraires ?

     

    J'ai écrit les deux romans, et le recueil de nouvelles qui sortira l'année prochaine. Puis une nouvelle assez longue (La brodeuse) a été publiée aux Editions Librisme en Suisse. Je participe aussi aux concours, non pas pour un prix (bien aléatoire!) mais pour le défi. En effet il y a un nombre de caractères, un thème et un délai à respecter, et c'est plutôt stimulant. Ca me conduit surtout vers des sujets que je n'aurais pas abordés autrement. J'ai aussi un blog (http://edmee.de.xhavee.over-blog.com) que je nourris chaque semaine, et j'ai collaboré pendant longtemps depuis les USA, à une rubrique sur le site de ma ville, www.bestofverviers.be, rubrique destinée à présenter mon coin du New Jersey à ma ville natale.

       ... et l'écriture de nouvelles est-elle aussi passionnante, et importante ?


    Je n'y ai pas encore vraiment pensé. Le prochain livre sera un recueil de nouvelles, l'écrire m'a enthousiasmée, je n'ai aucune idée de comment il sera perçu, je sais que c'est une autre approche...


      - Conserves-tu pour ce milieu une grande tendresse ? 

    Tout à fait! Je suis issue de ce milieu et il y a des "petites gens" partout, quelle que soit l'éducation et le milieu. Au fond tout revient à la simplicité naturelle que l'on a, et l'indépendance d'esprit. Je vivais dans une petite ville de province qui passait par un déclin tragique et brutal de son statut de ville riche à ville presque fantôme. L'argent changeait de mains, les puissants changeaient de nom, la roue tournait. Dans ce chaos la société existante se cramponnait à des étiquettes obsolètes, refusant d'affronter l'inévitable. En même temps, je réalise qu'avoir passé mon enfance et ma jeunesse dans de belles maisons et propriétés, avec des gens qui pour la plupart avaient des manières désuètes et charmantes, et souvent une vraie noblesse de caractère ... ce fut un honneur et un privilège. J'ai beaucoup de tendresse et souvent de respect pour ce milieu sauf s'il y a la moindre forme de snobisme ou supériorité "par droit de naissance". Je n'aime pas ça...

     

    Merci chère Edmée !

     

     


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    Notre sélection.

     

    32

    Louis Dussieu - Le château de Versailles.

    Présenté par Michel Déon

    édité par Jean-Cyrille Godefroy -39 € chez Decitre.

     

    33

    Lucrèce et les Borgia

    Geneviève Chastenet - Jean-Claude Lattès, 22 €paru le 7 Sept. 2011

    En lien avec notre article à venir au sujet des Borgia.


    34

    Les croisades franques d'Espagne -

    René de Beaumont - Editions du Toucan  22 €

     

    35

    Eric Dénécé et Jean Deuve

    Ouest-France -  8 €

     

     

    Le roman de la rentrée :

    06

    Delphine de Vigan

    Rien ne s'oppose à la nuit, roman

    Jean-Claude Lattès, 19 €


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